Malgré la profusion de pédales de Delay sorties ces derniers temps, le DOD Rubberneck sort du lot : voici un pur Delay analogique de caractère, doté de réglages avancés et de possibilités étendues.
Dès sa présentation au NAMM 2017, le Rubberneck de DOD se faisait remarquer : un savoureux Delay analogique BBD (Bucket Brigade) bénéficiant d’options de bidouillage disponibles le plus souvent sur les émulations numériques d’aujourd’hui. En haut, on retrouve 3 gros potards pour les habituels Time/Repeats/Level : basiques et intuitifs. Viennent ensuite une paire de boutons concentriques pour colorer le son des répétitions, avec d’un côté une modulation de type Chorus, réglable en vitesse et en profondeur, et de l’autre, tonalité et gain pour augmenter le niveau d’entrée et saturer les puces BBD. Ça sonne jouissivement analogique, plus ou moins sombre et saturé, cosmique ! D’un écho unique jusqu’à l’infini, il couvre une large plage de 30 ms à 1 seconde de Delay, et même jusqu’à 1,5 seconde en utilisant le tap tempo, dont le mini-toggle associé propose trois subdivisions. La diode de droite clignote au tempo ; celle de gauche passe au vert lorsqu’on enclenche l’effet et « ondule » orange en fonction de la modulation. Mais ce n’est pas tout : on dispose d’une boucle (en jack TRS) permettant d’appliquer des effets externes sur les répétitions et d’une entrée pour pédale externe. Le toggle Tail donne la possibilité de débrayer le true bypass pour un mode buffer qui laisse le Delay terminer son effet en douceur lorsqu’on le désenclenche et même une fonction « no-dry » qui ne laisse plus passer que l’effet.Viennent enfin les « gadgets » délirants : maintenir le switch principal permet de jouer à l’élastique pour un effet étirement/compression des retards, agissant ainsi sur la hauteur des répétitions produisant une chute façon divebomb dans les graves ou au contraire un emballement dans les aigus. De même, le maintien du switch de tap tempo permet de prendre le dessus sur le Repeat et produire au débotté des auto-oscillations... Seul reproche : les deux réglages dédiés sont mal placés et peu lisibles, puisqu’ils abritent également les diodes. Dommage de ne pas les avoir déportés ailleurs sur le boîtier. Ce Rubberneck n’en demeure pas moins une réussite, un Delay analogique de caractère au potentiel sonore enthousiasmant.
Marco Peter
Caractéristiques
Passion oscillations À Guitar Part, personne ne vous reprochera de fantasmer sur un Delay à tendance auto-oscillatoire. Dans cet esprit, le Rubberneck n’est pas le seul à proposer un accès au pied à un « momentary » switch pour agir en direct sur les paramètres de feedback et/ou de time: on citera notamment l’excellent (mais rare) AD4096 de chez Endangered Audio Research, le Lunar Echo de DMB ou encore le Delay Llama+ de Jam Pedals (tous sont analogiques). De plus en plus de modèles le proposent en mode numérique, du SiB! Mr Echo à l’excellente version Deluxe du Catalinbread Belle Epoch en passant par le Solidgoldfx Electroman, le Kilobyte Lofi Delay de chez Caroline Guitar Company, El Capistan de Strymon, les Boss RE-20 et DD-20, Le JPTR FX Fernweh Multi Echo Module, l’Avalanche Run d’Earthquaker Devices et le Tomkat Echo Dream (ces 2 dernières pédales combinent Echo et Reverb) : tous bons pour monter dans les tours... et tous plus tentants les uns que les autres !