Après l’Echosex Baby, Foxgear n’en a pas fini avec l’Echorec de Binson... Et passe même aux choses sérieuses avec cette pédale T7E Baby qui a tout d’une grande : un Delay multi-têtes floydien qui vient jouer des coudes face aux modèles haut de gamme.
Pour comprendre d’où vient cette pédale, il faut se rappeler que Foxgear est née du rapprochement de deux marques italiennes, Baroni-Lab et Gurus... Gurus qui s’était fait connaître en premier lieu grâce à ses Delay (obsessivement) inspirés du Binson Echorec, le fabuleux écho magnétique utilisé notamment par Pink Floyd à la grande époque. Une passion qui culminait avec l’Echosex 2 T7E (déjà), dotée d’un préamp à lampe, pour aller au plus près du son et des fonctionnalités de cette machine emblématique, sans bande, fonctionnant avec un « tambour » ceint de plusieurs têtes magnétiques. Et bien sûr Foxgear, dès son lancement, proposait l’Echosex Baby, petit best-seller à prix d’ami (119€, fabrication chinoise), mais un brin frustrante car, malgré un son réussi, cette pédale se comportait comme un Delay classique, sans pouvoir pro ter des spécificités multi-têtes de l’Echorec. Nommée sobrement T7E Baby 4 Heads Vintage Italian Echo Unit, la dernière née de cette belle lignée va autrement plus loin, et est proposée par Foxgear (qui semble avoir décidé de ne plus se cantonner à des effets bon marché) à un tarif qui la rapproche de l’EchoRec de Catalinbread (279€), mais reste plus accessible que d’autres références boutique comme la Boonar de Dawner Prince (349€), la Strymon Volante (489€)... ou les versions Echosex 3 (399€) et T7E de Gurus (599€). À ce prix, on a droit des entrées et sorties en stéréo, un switch True Bypass (ce qui ne plaira pas à tout le monde au moment de couper l’effet), une alimentation en 9V ou 12V dans un boîtier spécifique à la marque, fermé par une façade en plexi, ce qui change un peu des standards, mais un peu salissante au demeurant (poussière, empreintes…). Le tout en restant relativement compact.
Tête à tête On peut donc associer les quatre têtes de lecture virtuelles à l’envi, avec 12 combinaisons accessibles via le rotocontacteur central, leur association (1-2, 2-3, 3-4, 1-3, 2-4, 1-2-3, 2-3-4, avec leurs diodes témoins associées...) permettant d’explorer des répétitions très rythmiques. On ne pourra pas en revanche régler l’espacement de chacune des têtes individuellement, qui restent synchronisées : l’écart entre deux reste toujours proportionnel suivant la vitesse de Delay. Celle-ci se règle avec le Motor Adjust et permet d’aller jusqu’à 882 ms de Delay (bien plus qu’il n’en faut !), mais passer d’une tête à l’autre permet également à sa manière de changer rapidement la vitesse. Toutefois lors de notre test, les temps les plus long semblaient générer un peu plus de bruit de fond (à moins que cela ne soit dû à notre bloc d’alimentation 9V). Trois modes sont disponibles : Echo (une seule répétition), Repeats (qui fonctionne plus comme un Delay normal en réinjectant le signal et créant ainsi une belle dégradation des répétitions) et Swell, avec son footswitch dédié, pour obtenir une sorte d’écho-réverbe comme sur la machine originale. Comme sur ses grandes (et petites) sœurs, le réglage Age Of Damage simule l’usure de la machine, soit la modulation qu’on trouve aujourd’hui sur la plupart des Delay visant à reproduire ces sons d’époque (mais dont on n’abusera pas pour éviter un « mal de mer » trop caricatural), et le potard de tonalité joue un rôle clé dans les sonorités obtenues pour des répétitions plus sombres et bien assises dans le mix ou pour le pousser vers l’auto-oscillation au-delà de la mi-course. La quête du son Binson et de ses saveurs italiennes continue... Marco Peter - Photo : © Olivier Ducruix
Caractéristiques
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