Sorties entre 2015 et 2017, voici enfin réunies chez GP les pédales de la série Mini d’Ibanez. Drive, Disto, Fuzz, Chorus, Delay : ce cinq majeur joue sur la corde sensible et entretient le culte de la marque japonaise… en version de poche !
Sur le marché encombré – voire saturé – de la pédale mini, Ibanez réussit son pari. La marque japonaise est parvenue à proposer des pédales à l’allure originale (par rapport aux standard de la concurrence dans ce format), tout en honorant l’héritage de certains de ses effets les plus mythiques. Ces petits boîtiers au charme indéniable disposent d’un pan incliné suivi d’un décroché évoquant les classiques de la marque, tout en inspirant confiance et robustesse, avec un poids bien lesté. Les pédales sont fabriquées au Japon et équipées d’un switch True Bypass.
FZMINI 850 Fuzz Mini (95€)
850, Fuzz. Voilà qui pose le décor. 850, car cette pédale est la descendante de l’OD-850, sortie au milieu des années 70, et Fuzz parce que c’est bien de cela qu’il s’agit ! Grasse, massive. Ce petit bidule couleur citrouille n’est pas des plus malléables (on est clairement plus en territoire Big Muff que Fuzz Face, même si on peut l’éclaircir au volume de la guitare) ni la plus passe-partout des Fuzz, mais donne un agréable sentiment de puissance ! Même avec le gain dans le premier quart on obtient un Drive déjà chargé et charnu qui révèle son caractère.
Le Tone permettra de s’adapter aux micros (et/ou au contexte), et le volume ne manque pas de réserve. Petite, mais costaude !
TSMINI Tube Screamer Mini (79€)
Le plus célèbre Overdrive au monde revisité au format mini sonne...
comme sa grande sœur. On retrouve
la fameuse pointe de médiums qui
aide à facilement percer le mix quand on l’utilise comme Booster de canal saturé sur son ampli. En Overdrive principal, on reconnaît tout de suite cette dynamique qui réagit à merveille quand vous jouez avec le potard de volume de la guitare. Tout juste a-t-on l’impression d’avoir un poil plus de gain en fin de course que sur l’originale, ce qui n’est pas dénué d’intérêt pour obtenir un son plus mordant. À ce tarif, on est tenté de l’acheter, même si on possède déjà l’originale, rien que pour l’avoir en mini ! Doux piège...
SMMINI Super Metal Mini (95€)
Ibanez profite du format mini pour exhumer une saturation issue de la série 9 et produite durant un court laps de temps (la SM9 fut fabriquée entre 1982 et 1984). Cette version comporte autant de réglages que l’originale, mais avec des potards concentriques pas toujours faciles à manipuler ni très lisibles. Côté son, c’est excellent (à condition d’arrêter le gain aux trois quarts de la course du potard), ça crache, c’est saillant et détaillé, et surtout facile à intégrer à n’importe quel style de metal, et pas seulement au vieux heavy d’époque. Moins chimique qu’une Metal Zone ou qu’une Rat poussée à fond, on obtient un côté super Overdrive sous testostérone parfait pour s’énerver sans obtenir un rendu trop brouillon ou « nid d’abeilles ».
CSMINI Chorus Mini (79€)
Toute la classe et la sobriété du son de l’originale se retrouvent ici (le CS9 date lui aussi des années 80, dans la lignée du modèle CS-505). Le CSMINI délivre un son subtil, pas trop appuyé, qui n’est pas là pour totalement déformer le caractère de la guitare, mais qui au contraire vient l’enrichir juste ce qu’il faut. Quand on pousse les potards au max, on se rapproche d’un effet Leslie qui reste très défini et ne noie pas
le son dans des tremblements trop flous ou caricaturaux. Certes, on perd la stéréo au passage (une seule sortie sur un si petit boîtier, on peut comprendre) et l’ampleur qu’elle peut amener sur deux amplis, mais le grain est toujours là, chaleureux et précis à la fois.
ADMINI Analog Delay Mini (110€)
Ce petit bonbon rose nous ramène quant à lui aux grandes heures des Delay analogiques de la charnière
des années 70-80, quand Ibanez et
Boss se répondaient coup sur coup : AD-80, DM-2, AD-9, DM-3... Mais
cette version double la mise, avec un maximum de 600 ms (contre 300 ms
à l’époque), s’alignant ainsi sur les standards actuels comme la pédale MXR Carbon Copy. On retrouve les réglages habituels Time, Repeat et Blend (pour le volume de l’écho), et côté son, cette délicieuse dégradation du signal propre aux Delay Bucket Brigade. Attention cependant lorsqu’on pousse les répétitions au-delà du second tiers : cette petite chose peut partir au quart de tour dans des auto-oscillations assez extrêmes qu’il faudra dompter. Avant de l’adopter !
Guillaume Ley & Marco Peter – Photo : © Flavien Giraud
Caractéristiques
Over-Fuzz
OD-850 Overdrive : c’est sous ce nom que sort en 1974 une des premières pédales de saturation Ibanez suite au partenariat établi avec Maxon (qui assurera la fabrication des effets Ibanez jusqu’en 2002). Mais si c’est une des premières à porter ce nom « définitif », l’OD-850 renferme en réalité un circuit de Fuzz largement inspiré de celui de la Big Muff. Pour retrouver un grain plus proche d’un « drive », mieux vaut alors se tourner vers l’OD-855 Overdrive II, une pédale verte (tiens !) qui préfigure la Tube Screamer. Mais il faudra attendre la TS-808 en 1979, puis la TS-9 en 1982, pour qu’Ibanez établisse son standard du Drive, qui deviendra indétrônable par la suite. L’OD-850 a été rééditée en 2016 et miniaturisée l’année suivante.