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JONATHAN NUÑEZ (Torche) - Wall Of Sound

Avec son nouvel album, « Restarter », Torche amène le rock stoner et le sludge dans une nouvelle dimension. Une dimension sans limites, où l’on croise aussi bien des éléments post-rock que des clins d’œil appuyés à la pop, au punk, voire au hardcore, le tout enveloppé dans une masse sonore impressionnante et maîtrisée. Jonathan Nuñez, le bassiste, mais également l’homme derrière les manettes de « Restarter », nous livre quelques secrets de ce son venu d’ailleurs. Propos recueillis par Olivier Ducruix - Photo : Olivier Ducruix

Plus jeune, quel genre de musique aimais-tu ? Mon père travaillait dans une compagnie où il conduisait beaucoup. J’avais dans les 10 ans et il m’emmenait parfois avec lui. On passait donc pas mal de temps dans sa voiture à écouter la radio. Un jour, il a mis une station qui passait du classic rock, des trucs du genre Led Zeppelin, Van Halen, Jimi Hendrix. Le son en général des guitares m’a complètement scotché, avec tous ces effets de jeu. Comme il a vu que j’étais motivé par cette musique, il a fini par m’acheter une guitare acoustique. J’étais comme un fou ! Mais cela n’était presque rien quand un ami m’a invité chez lui pour me montrer son ampli guitare. C’était un petit Crate, mais pour moi, c’était le plus génial des amplis (rires) !

Donc, tu as commencé par la guitare. La basse est venue ensuite ? Oui, un peu par hasard. J’avais un ami qui jouait de la guitare et mon cousin de la batterie. Le seul moyen d’avoir un vrai groupe était d’avoir un bassiste. J’ai donc changé et, une nouvelle fois, mon père m’a aidé. Mes parents ont vraiment été super. Ils n’avaient pas beaucoup d’argent, mais ils m’ont toujours aidé. Grâce à eux, j’ai eu ma première basse, une Peavey et, il me semble, un Peavey 115 comme ampli. Plus je me plongeais dans la basse, plus j’aimais ça. Je me souviens que, pour avoir un son un peu saturé, je poussais à fond le volume de l’ampli ! Les premières fois où j’ai joué de la basse dans un groupe, j’ai trouvé le son énorme. C’est comme si l’ensemble, avec la batterie et la guitare, prenait forme. Je n’ai jamais été dans la démonstration. Ce qui m’importait, dès mes débuts, c’était de composer en groupe, pas de faire des solos à la basse.

Tu as un son de basse assez incroyable. As-tu mis du temps pour en être réellement satisfait ? Oh oui, pas mal de temps, car j’ai fait évoluer mon son petit à petit, année après année. Mais actuellement, je suis vraiment très heureux. J’ai la chance d’être endorsé par une compagnie extra, Aguilar. J’utilise l’Agro Bass Overdrive et le préampli Tone Hammer. J’ai également une pédale MXR 10-Band EQ, dont les réglages sont assez fins et qui m’aide à mieux faire ressortir la corde de La, car je joue essentiellement sur celle de Mi. J’ai également une Boss RV-3 Reverb dont je me sers surtout entre les morceaux pour faire des loops ou créer certaines ambiances. Pour « Restarter », j’ai parfois utilisé l’Octamizer de chez Aguilar sur quelques morceaux. On peut l’entendre sur Undone. Cela me permet d’épaissir mon son sans avoir à faire des accords et donc de jouer plus propre. J’ai toujours aimé la saturation pour la basse et aussi avoir des textures sonores différentes. J’ai quand même envie de sentir l’énergie de l’instrument, mais avec de l’attaque et un peu de brillance. Donc oui, ça a pris un certain temps !

Peux-tu nous parler de ta basse qui a l’air un peu spéciale ? C’est une basse Electrical Guitar Company avec un manche en aluminium. Pour être honnête, je ne suis pas sûr du nom du modèle… Actuellement, nous sommes en tournée (l’interview fut réalisée avant le concert de Torche au Glazart, à Paris, le 20/05/2015. Ndr) et je n’ai emmené que cette basse avec moi. J’y tiens énormément, alors je suis constamment en train de vérifier si elle est bien là où je l’ai posée, si elle a bien été rangée dans le van après le concert !

Le manche en aluminium doit sans doute beaucoup jouer dans le son de ta basse, mais ne l’aurais-tu pas un peu arrangée à ta manière ? J’ai pendant longtemps utilisé des micros EMG, des actifs, avec deux piles de 9V. J’ai voulu les changer, mais j’étais sceptique quant au résultat. J’ai donc équipé ma basse avec des micros faits par Bill Lawrence (www.billlawrence.com - Ndr). J’ai beaucoup aimé, mais j’avais l’impression que certains détails manquaient à mon son… En tout cas, je peux t’assurer que les Bill Lawrence fonctionnent vraiment bien sur une guitare. Bref, il y a deux ans environ, une personne de chez Lace Music m’a apporté quatre micros. Je n’étais pas trop chaud, mais, comme tu peux t’en douter, ces micros ont titillé ma curiosité (rires) ! J’ai un excellent ami guitar tech et, avec son aide, nous avons fait des essais en les enregistrant. J’ai commencé par un EMG que je connaissais bien, puis un Alumatone de chez Lace et quand j’ai essayé le Man O’ War, toujours de chez Lace, j’ai su que j’avais trouvé les bons micros. Je retrouvais plein de détails, j’avais de la profondeur et je pouvais enfin utiliser le potentiomètre sur ma basse. Avant, il était toujours à fond et là, il est réglé à 50%.

Et ton ampli ? Alors là, j’ai trouvé le Graal ! J’ai un vieux Ampeg SVT des années 70. J’ai pas mal de matériel et pourtant, je ne suis pas quelqu’un qui s’attache aux objets, mais cet ampli est tellement important pour moi. Il ne sonne comme aucun autre SVT que je connais. Je branche cette tête dans deux baffles Emperor, une compagnie américaine qui aujourd’hui n’existe plus. J’ai un 4x10’’ et un 1x15’’. Pour moi, c’est la parfaite combinaison pour avoir un son percutant et qui ait du corps en même temps.

Votre dernier album, « Restarter », est un véritable mur du son que l’on pourrait qualifier de stoner ou de sludge, question style. Pourtant, on y décèle une multitude d’influences qui vont de la pop au post-rock. D’où vient cette diversité ? L’un d’entre nous arrive avec un riff ou une idée et la montre aux autres. Nous sommes très ouverts et nous travaillons rapidement. Nous nous connaissons depuis très longtemps et nous sommes comme des frères. Nous nous parlons sans détour et si une idée ne nous plait pas, on se le dit en toute franchise. En fait, on ne s’interdit rien. Si un jour l’humeur est d’écrire un titre dansant, on le fait, tout simplement. Dans la même journée, nous sommes capables de composer la chanson la plus joyeuse de notre répertoire et la plus lourde possible. Je crois que si des gens assistaient à nos séances de composition, ils rigoleraient bien !

Zoom Matos Dans les années 70, deux marques ont largement contribué à faire connaître les manches en aluminium : Travis Bean et Kramer. Mais ces deux sociétés ont depuis arrêté ce genre d’activité. En 2003, quand Kevin Burnett partait en tournée ou enregistrait avec divers groupes, il hésitait de plus en plus fortement à prendre ses Travis Bean avec lui, celles-ci ayant vu leur cote grimper en flèche. La seule solution au problème est de prendre les choses en main. Il économise assez d’argent pour s’acheter un stock d’aluminium qu’il charge dans le coffre de sa voiture, élabore quelques croquis de guitare et part à la recherche d’un machiniste susceptible de lui donner les compétences pour qu’il puisse faire sa propre guitare au manche en alu. Will Fitzpatrick sera cet homme providentiel. Le reste appartient à l’histoire. La passion de Kevin, celle de construire ses propres instruments, se transforme en société. Aujourd’hui, Electrical Guitar Company peut se vanter d’avoir fait un nombre conséquent de guitares et de basses avec un manche en alu pour des artistes divers et variés, dont Steve Brooks et Jonathan Nuñez de Torche. Infos : www.electricalguitarcompany.com



EGC Series Two

Electrical Guitar Company Series Two



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Olivier Ducruix
23/3/2016
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