En ce dimanche soir, le Trabendo affiche fièrement complet, une information qui fait doublement plaisir. D'abord parce que remplir la salle parisienne n'était pas gagné d'avance avec un agenda concerts sacrément chargé ce même jour : Fu Manchu à la Maroquinerie et Steel Panther à la Cigale. Ensuite parce que ces deux groupes méritent sans aucune hésitation cette reconnaissance du public français. Générosité et sincérité, voilà la paire de paramètres qui résume à merveille une affiche presque familiale, Torche et Red Fang partageant un nombre conséquent de kilomètres enquillés ensemble, mais également le même label, Relapse Records. L'honneur d'ouvrir les débats revient à Torche. La formation originaire de Floride met vite le public parisien au parfum. Un gros son pour la paire de guitares, une section rythmique emmenée par le bassiste Jonathan Nuñez lourde à souhait. Bref, ça joue (très) fort et ce mélange de stoner, de rock et de noise fonctionne tout aussi bien et à plein régime sur les planches. Que du bonheur. Les gars de Red Fang enchaînent sans crier gare, débarquant sur scène comme pourraient le faire de simples roadies. Quelques secondes après, c'est le chaos au Trabendo et prendre des photos au premier rang devient alors un sport national, pour ne pas dire un exploit. Si le dernier album est bien représenté dans la setlist, le quatuor n'oublie pas les fans de base en balançant quand il le faut d'anciens morceaux. La salle parisienne est en ébullition, les slameurs du dimanche s'en donnent à cœur joie, Red Fang maintenant la pression jusqu'à l'ultime rappel. Oui, ce fut bel et bien une sacrée soirée.