Deux canaux, des possibilités étendues, 60 watts et la même taille que certains effets de la marque anglaise... L’ampli au sol lancé par Laney s’impose d’emblée comme un concurrent à qui on ne la fait pas.
Les tendances ne sont pas obligatoirement lancées par les grandes marques. La preuve en est avec l’ampli au sol, parfaitement calibré pour compléter un pedalboard et alimenter vos enceintes sans prendre de place ni vous casser le dos. Dans ce domaine, on peut citer sans se forcer des fabricants comme Taurus, Milkman, Foxgear ou même Victory. Mais il aura fallu attendre un peu plus longtemps pour qu’Orange, Hughes & Kettner et Blackstar s’y mettent. C’est encore plus vrai pour d’autres grandes marques. Alors que Marshall, Fender ou bien Mesa Boogie ne se sont pas encore frottés à l’exercice, Laney se lance enfin de son côté. Voici la LoudPedal (parfois précédée de la mention IRF qui indique sa série, Ironheart Foundry), un ampli à deux canaux, comportant un Booster, d’une puissance de 60 watts (sous 8 ohms), aux possibilités étendues grâce à une connectique complète. Son mode de fonctionnement peut surprendre dans les premières minutes, mais se révèle très malin. En effet, si on retrouve bien deux canaux sur ce modèle piloté par une égalisation commune à trois bandes, il ne s’agit pas vraiment du duo standard canal clair/canal saturé, la LoudPedal se démarquant ainsi d’autres modèles plus classiques...
En plein dans le panel
Chaque canal possède en effet son potard de Gain. En revanche, les mini-sélecteurs permettent de différencier leurs caractères. Le canal 1 laisse le choix entre Clean, Rhythm et Lead, tandis que le second canal propose au choix Bright, Dark et un son plus neutre et naturel (sans sérigraphie, mais qui correspond à la position centrale sur le sélecteur). En gros, on peut avoir trois sons bien distincts sur le canal 1 (du pur clean au plus saturé) là où le second canal sature beaucoup plus vite, mais peut avoir une couleur différente grâce aux positions Dark et Bright pour se différencier un peu du premier avec qui il partage l’égalisation. C’est très efficace. Dans l’ensemble, le rendu est moderne, mais c’est aussi ce qui fait la particularité de la série Ironheart. Le canal 1 propose un clean très neutre, sans grande personnalité, mais dont on saisit très vite l’intérêt quand on joue avec un pedalboard qui fournit les sons saturés. Les sons plus saturés vont eux du crunch à la disto, dans un esprit rock musclé, qu’on peut encore rendre plus croustillants grâce au Booster, qui apporte encore du gain sans trop augmenter le volume. Le son saturé du canal 2 est plus mordant et moderne, mais il possède aussi plus de personnalité. Tranchant sans être trop épais ni boueux, le grain est encore plus saillant avec le Booster. On entre en plein territoire métallique avec le gain poussé, tout en perçant dans le mix, sans se faire agresser les oreilles : c’est réussi. Ceux qui veulent profiter de ces sons saturés en ajoutant leurs modulations et spatialisations préférées seront heureux de retrouver une boucle d’effets. Reste un léger souffle toujours présent en fond (même sur le Clean du canal 1) qui peut être atténué par un léger Noise Gate, à placer également dans la boucle.
Avec ou sans Cab ?
Consciente des évolutions technologiques qui rendent souvent la vie plus facile suivant les situations, la marque anglaise a ajouté une sortie DI au format XLR avec un sélecteur pour activer une émulation d’enceinte. Le son est exploitable, surtout en solo où il resserre un peu l’ensemble, mais avec un poil moins de densité pour une grosse rythmique. En tout cas, ça fonctionne, y compris avec la sortie casque au rendu très pertinent (on sent que l’émulation d’enceinte permet de rendre le son moins acide et beaucoup plus exploitable). Deux canaux, des sons partout... Laney réussit son entrée dans la catégorie des amplis au format pédale.
Caractéristiques
Simple saturation ?
Laney a développé son produit de manière intelligente : contrairement à un gros ampli à lampes qui doit toujours fonctionner en étant relié à une enceinte, la LoudPedal peut, si elle n’est pas connectée pour sa part, servir de pédale de saturation classique en utilisant la sortie de la boucle d’effet nommée Send/Line Out au lieu de la sortie Loudspeaker (attention à ne pas se tromper au moment de la manipulation). Et hop, vous voilà avec une saturation à deux canaux au son qui défouraille. En revanche, cette solution s’adresse plutôt aux possesseurs de pedal-switchers car on ne peut désactiver totalement la LoudPedal, toujours allumée sur l’un ou l’autre des canaux. Après tout, à la base, c’est un ampli et si on l’éteint... on n’a plus de son.