Au-delà du son anglais, c’est carrément l’esprit Marshall qui sort de cette pédale magique. Grosses sensations garanties.
La tendance est à la poursuite du son ultime tout droit sorti d’amplis vintage, mais qu’on retrouve dans une pédale, plus facile à emmener avec soi, et moins chère qu’une tête ou qu’un combo d’époque. Si Mad Professor n’en est pas à son coup d’essai dans ce domaine, il s’attaque à un modèle que d’autres fabricants, boutique comme industriels, ont déjà abordé sous plusieurs angles : le Marshall Plexi. Pas facile dans
ces conditions de se détacher
du reste de la meute. Alors le
fabricant finlandais a trouvé
une parade très intelligente.
Le Loud’n Proud est un effet
qui, cela va de soi, tente d’approcher au plus près le son de l’ampli. Mais il est
livré avec un bonus : un circuit de Fuzz/ Boost qui élargit les possibilités de ce surprenant « amp in a box ». Les réglages sont complets et efficaces (Gain, Volume, Presence et une égalisation à 3 bandes). Le son livré par cette Loud’n Proud est riche et dynamique. En effet, il ne se contente pas de reproduire la section préampli, mais bien toute la chaîne de cette tête, ampli de puissance et transformateur compris. On a donc un vrai rendu organique, ultra réactif, qui peut aller
du crunch à peine perceptible, au son
plus rugueux, et qui réagit à la moindre variation, que vous attaquiez moins
fort avec le médiator, ou éclaircissiez
le son avec le potard de volume de la guitare. On retrouve l’esprit des vieux Marshall à 4 entrées, dans toute leur superbe. C’est vintage à souhait. Le switch Character permet de choisir entre un duo de sons bien particuliers. D’un côté, on obtient des basses assez serrées et un son un peu plus compressé, très pratique pour le solo hard rock et
les riffs tranchants. De l’autre, les basses sont plus relâchées, et la dynamique plus grande. Un bonheur en blues, ou pour bien capter les différentes variations dans votre intensité de jeu. Fidèle à l’ampli d’origine, le niveau de sortie de cette pédale reste mid-gain. C’est là que le cadeau bonus entre action : le circuit de Boost/Fuzz actionnable au pied, et disposant d’une paire de réglages dédiés (en gros, du volume et du gain) et d’un toggle switch (Fuzz ou Boost). On peut donc muscler le son en position Boost, pour ajouter du gain tout en restant dans le domaine de la saturation, mais on peut surtout activer une Fuzz qui reproduit le son des bonnes vieilles pédales au germanium pour la cumuler avec le son déjà (plus ou moins) saturé de l’ampli. On retrouve alors la combinaison magique entre ampli et pédale, qui a contribué
à forger un son de légende. Pensez Hendrix, ou imaginez vous approcher du woman tone de Clapton époque Cream. Vous l’avez ? C’est par là que tout va se passer. Tout ça dans le même boîtier. Classique et fascinant à la fois. Guillaume Ley
Caractéristiques
Marshall fait des émules Si ce modèle est une
réussite totale, il n’est pas
le premier à s’attaquer à la reproduction du son du Plexi. Les propositions, plus ou moins réussies, se comptent par dizaines. Parmi les plus emblématiques, on retiendra les Wampler Plexi-Drive, Carl Martin PlexiTone, Tech21 SansAmp British et Hot Rod Plexi, Catalinbread Dirty
Little Secret MK III, Ramble FX Marvel Drive... D’autres modèles moins chers s’en sortent bien également, comme la Joyo Hot Plexi, ou tout simplement, la Marshall Guv’nor. Bien entendu, ces effets, aussi jolis soient-ils, devront être joués dans
un ampli, ou bénéficier de l’apport d’une émulation d’enceinte (en dehors de la Tech21 British qui embarque une émulation de HP à son bord), car ils restent des saturations et des préamplis. Attention au branchement en direct dans une console sans rien entre, car le rendu risque d’être cru (ce qui est aussi valable pour la Loud’n Proud).