« Robert, tu fais ta valise et tu pars au Brésil couvrir le Maximus Festival ! Et n’oublies pas ton maillot de bain ! » Vous l’aurez compris, on n’a pas une vie facile… Direction Sao Paulo pour la deuxième édition du Maximus Festival, un événement qui à également eu lieu une semaine plus tôt à Buenos Aires. Robert Dartois - Photos : Robert Dartois / Marta Ayora
Me voilà en route vers Interlagos, le circuit automobile de la mégalopole brésilienne. Cet emplacement me rappelle le Fury Fest (qui allait devenir le Hellfest) proche du circuit du Mans, ou pour les plus vieux, comme le rédac’ chef, le site des Monsters Of Rocks à Donington en Angleterre. Une affiche très alléchante nous attend puisque Linkin Park, Slayer, Prophets Of Rage, Red Fang, Pennywise, Ghost, Rob Zombie, Hatebreed, The Flatliners, Five Finger Death Punch, Rise Against, et la relève brésilienne du metal/hardcore avec Oitao, Dead Fish, Nem Liminha Ouviu et Böhse Onkelzur sont programmés et ce, sur une seule journée. Ça va être sportif !
À cause d’une circulation très dense, c’est avec beaucoup (trop) de retard que j’arrive sur le site, juste à temps pour le début du set de Red Fang, mais les premières parties locales ont hélas déjà joué. Dommage. Je me fraye donc un chemin vers les scènes en essayant de ne pas me perdre sur le site qui est assez vaste. Ici, la première chose qui frappe, c’est l’extrême gentillesse du personnel et du public. Après avoir trouvé quelqu’un qui parlait un poil anglais, je trouve mon chemin vers un des bars qui offrent (en plus de la bière fraîche) une superbe vue sur les scènes. On commence donc tranquillement avec les gars de Red Fang qui ont la lourde tâche d’ouvrir la scène principale à 14h20. Rien ne semble difficile pour les 4 gars de Portland. À l’aise sur les planches, le sourire aux lèvres, ils rentrent dans le vif du sujet avec Blood Like Cream. Bien qu’il y ait encore du monde à l’extérieur du site, le public est néanmoins au rendez-vous et semble déjà bien chaud. Red Fang a tout juste 25 minutes pour satisfaire ses fans. Cut It Short et un final avec Prehistoric Dog, voilà du bon boulot d’achevé. Après avoir bien couru, je me pose un peu et j’en profite pour visiter les lieux. La décoration rappelle évidemment le Hellfest avec ses grandes structures métalliques, ses flammes et autres trônes ou statues géantes. Un petit tour au metal market (quelques échoppes de fringues, disques et autres attractions - Quads Monster Energy -, barbiers et coiffeurs, maquillage) pour ensuite aller voir le concert de Ghost qui débute. La tension monte, le groupe est attendu. Square Hammer ouvre le set et bien qu’il fasse grand jour, la magie de Ghost opère. Papa Emeritus prêche la Sainte Parole et le public est tout acquis à son sermon. Les fidèles scandent les traditionnels « Belial, Behemoth, Beelzebub, Asmodeus, Satanas, Lucifer » en ouverture de Year Zero, avant de recevoir l’Absolution et de finir en beauté avec Mummy Dust. Setlist très courte et qui nous laisse sur notre faim. Ben ouais, quand c’est bon, on aimerait bien en reprendre un peu !
Le moment du clash arrive. Que faire ? Rob Zombie ou Pennywise ? C’est finalement Zombie qui l’emporte. Bon choix, car c’est un Rob en grande forme qui nous offre un des meilleurs moments du festival. Superbeast, Living Dead Girl, Everybody’s Fucking In A UFO, More Human Than Human, Never Gonna Stop, House Of 1000 Corpses… Le son est massif, les hits s’enchaînent et le groupe n’a visiblement pas l’intention de nous laisser reprendre notre souffle. On dansera sur The Hideous Exhibitions, on s’en prendra pleins les mirettes (et les cages à miel) durant le solo d’un John 5 toujours aussi impressionnant à la guitare, et on prendra notre pied sur le mix White Zombie/Alice Cooper avec Thunder Kiss 65/School’s Out. Un dernier tour de piste avec le Blitzkrieg Bop des Ramones suivi de Dragula et il est temps de céder la place à Five Finger Death Punch. FFDP (pour les initiés) fait partie de ce genre de groupes qui fait beaucoup de bruit pour rien en prenant des poses bien affligeantes pour montrer que les gars sont cool. Au final, on ne retient pas grand chose, mis à part que le son était pourri et que le chanteur a cru faire passer un message ou rendre un hommage quelconque quand il a exhibé son t-shirt Soulfly, ce qui a bien fait rire les gars à côté de moi. FFDP, c’était l’instant bien beauf du festival…
La récréation étant terminé, nous allons enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. Les lumières s’éteignent, les mecs de Slayer entrent en scène et quand ils la quitteront, ils ne laisseront derrière eux qu’un bain de sang. À peine les premières notes de Repentless retentissent que des circle pits se créent un peu partout dans la fosse. Suivront Disciple et Post Mortem, ainsi que War Ensemble, Mandatory Suicide, puis Fight Til Death. Côté show, on est dans le rouge total pour les lumières et d’un point de vue scénique, pas de surprise, le groupe reste relativement statique, comme à son habitude. Qu’importe, la musique suffit amplement pour faire headbanger les 40 000 spectateurs présents ce soir-là. Du moins ceux qui ne sont pas allés voir Rise Against, programmé à la même heure sur la troisième scène. Arrive enfin Dead Skin Mask et ses guitares se répondant l’une à l’autre, suivi par le parfait enchaînement avec Seasons In The Abyss, Hell Awaits, South Of Heaven, Rainning Blood et Black Magic. Et pour être bien sûr que personne ne sorte indemne de ce concert, Angel Of Death en guise de conclusion. Je retourne donc me chercher une bière, la précédente n’ayant pas survécu au air guitar… Alors que je pensais avoir pris la baffe du siècle avec ce concert de Slayer, les sirènes anti-aériennes retentissent. Pour ceux qui ont fait la guerre (comme mon rédac’ chef), c’est souvent signe qu’on va s’en prendre plein la gueule dans très peu de temps… Bam ! DJ Lord envoie l’intro, et la scène est investie par Chuck D, B-Real, Tom Morello et la section rythmique de Rage Against The Machine… les Prophets Of Rage entament les hostilités. Testify, Take The Power Back, Guerrilla Radio, c’est un véritable festival de tubes ! Les festivaliers affluent en nombre vers la scène, grossissant les rangs d’un public qui ne cesse de sauter les poings levés. Les POR continuent avec Bombtrack, Fight The Power, invitent Tim Mc Ilrath de Rise Against pour une reprise du MC5 Kick Out The Jam. Tom, Brad et Tim de RATM quittent la scène le temps d’un medley d’anthologie (Hand On The Pump, Can't Truss It, Insane In The Brain, Bring The Noise, I Ain't Goin' Out Like That, Welcome To The Terrordome, Jump Around) durant lequel B-Real et Chuck D descendent dans la fosse à la rencontre des festivaliers. Pas le temps de souffler, les musiciens reviennent sur scène et RATM sera à l’honneur durant 3 titres avec Sleep Now, Bullet In The Head et Know Your Enemy, suivi de Unfuck The World, seul titre composé par ce supergroupe. Encore une paire de titres et il est temps pour les Prophets Of Rage de clôturer ce sublime concert par Killing In The Name… Je vous laisse deviner la fureur et l’intensité que ce dernier morceau provoquera parmi les Paulistes !
Le Maximus Fest s’achève ici pour moi. L’heure tardive et la longue route qui m’attend pour retourner à l’hôtel auront raison de ma bonne volonté pour vous parlez de Linkin Park. La qualité de l’affiche et du site, associée à la gentillesse des Brésiliens, ont fait de cette journée un moment inoubliable. Si vous ne savez pas où partir en vacances l’an prochain, voici une excellent idée !