Il fut une époque où, pour obtenir les volutes sonores les plus hallucinantes et le son le plus spatial de la création, il fallait, à défaut d’avoir moult racks de studio professionnels, au moins accumuler sur son pedalboard quatre ou cinq pédales d’effets d’excellente qualité et dédiées à ces sons pour les combiner. Le Polymoon va bousculer tout ce petit monde.
Si la base est un Delay, cette pédale va loin, beaucoup plus loin. D’ailleurs, la marque a nommé sa machine Mathematical Dream State (en gros, fabrique de rêves mathématique). S’inspirant de vieux effets du genre mis en cascade comme à l’époque du grand Frank Zappa, le Polymoon (avec un retard allant jusqu’à 1 200 ms), cumule donc divers types de Delay, avec des effets de modulation, plusieurs formes d’ondes, des réglages qui apportent au son une dimension et une profondeur complètement folles... le tout réuni dans un très joli boîtier accueillant six potards, deux mini switches et deux footswitches. Autant vous dire que l’utilisation n’est pas la plus facile de prime abord. Mais c’est incroyable comme n’importe quel réglage, même hasardeux, sonne. Le son est toujours transparent et bien défini. Malgré les multiples répétitions et déformations, il respecte le caractère de l’instrument et celui des effets placés en amont tout en propulsant ce petit monde dans une autre dimension, en créant des nappes mélodiques à souhait. De Pink Floyd à Mogwai en passant par n’importe quelle musique de film de science-fiction, tout est dans le Polymoon. Quel gain de place sur le pedalboard, et quel son ! Guillaume Ley - Photo : © Olivier Ducruix
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