Bandcamp est une mine d’or pour peu qu’on se donne la peine de passer du temps à chercher. Car au final, on finit par tomber très régulièrement sur un album dont on ne connaît pas grand chose et qui vous retourne les neurones dès la première écoute. C’est le cas du second opus de Mountain Dust, « Seven Storms ». Rien de bien forcément révolutionnaire, du moins en surface : le groupe originaire de Montréal évolue dans un style connu de tous, entre heavy blues et classic rock, et les fans de Graveyard, de Mark Lanegan, voire même de The Doors (Inside The Rift) y trouveront sans nul doute assez d’éléments pour passer un excellent moment. Certes, c’est déjà bien, mais voilà, « Seven Storms » n’est en rien un simple énième disque du genre. Dès les premiers morceaux (mention spéciale pour White Bluffs), on sent qu’il se passe quelque chose, un sentiment diffus que seuls les grands albums peuvent véhiculer avec un lot garanti de frissons à l’arrivée. Imaginez un mélange de rock, de blues tendance heavy, de références psyché, un groove imparable et envoûtant, la forte présence d’un clavier aux sons divers et variés, des arrangements discrets et aventureux à la fois (flûte, lapsteel), le tout sublimé par la voix grave et écorchée d’un chanteur habité (You Could, le grandiose Into The Depths, Witness Marks et cette ambiance un brin gothique que l’on retrouve parfois chez Nick Cave)... Bref, on en prend plein les oreilles, du premier titre jusqu’au neuvième, Stop Screaming concluant de manière magistrale et psychédélique un album que l’on peut déjà considérer comme l’un des meilleurs de l’année, tous styles confondus. Chapeau bas, messieurs !