Le blues a toujours été « un à-côté » pour Slash, qui jouait des standards dans les clubs où il traînait quand les Guns N’ Roses allaient péricliter. Trente ans plus tard, c’est une autre histoire, même si cet album de reprises de blues (entre autres) est « un entre-deux » récréatif quand les Guns font enfin une pause. Pour chanter le blues, Slash a convoqué un joli club de « damnés » quand lui s’exprime avec une ES-335. Des versions souvent fidèles mais musclées, Chris Robinson (Black Crowes) interprétant The Pusher (Steppenwolf) avec classe, Gary Clark Jr croisant le manche avec le rocker sur l’imparable Crossroads, la base. Billy Gibbons fait monter la température dans la salle sur Hoochie Coochie Man, Brian Johnson est sauvage et Beth Hart sort ses tripes sur Stormy Monday, l’un des moments forts de l’album. Iggy Pop invoque Awful Dream, le blues acoustique de Lightnin’ Hopkins qui lui va si bien. Une révélation ? Peut-être, mais pas autant que Tash Neal, l’outsider de la bande, qui habite cette reprise de Living In The City (Stevie Wonder). En conclusion, Slash nous salue en solo sur le bel instrumental Metal Chestnut. Pour le guitariste au chapeau, la boucle est bouclée avec cet album collaboratif qui, l’air de rien, lui permet de « sortir un peu de sa zone de confort » comme disent les Américains.