Loin de se cantonner au registre pop-rock comme pourrait le faire croire sa signature, la guitare de James Valentine (Maroon 5) est étonnamment polyvalente.
Des albums vendus par millions, des singles qui ont fait danser autant de gens (This Love, Move Like Jagger, Sugar...), voici résumée en quelques mots la carrière de Maroon 5. Au-delà de la fixation des médias (et
des groupies) sur son chanteur Adam Levine, le groupe compte un guitariste
qui dégaine toujours le bon plan au bon moment : James Valentine. Pendant des années, le musicien a beaucoup oscillé entre 2 marques, Fender et Gibson.
Il changeait régulièrement de guitare
sur scène, passant allègrement de la Telecaster à l’ES-335. C’est pourtant chez Music Man que sort son modèle signature, une guitare qui semble réunir un peu de l’esprit des
modèles cités précédemment.
La silhouette de l’instrument et
la forme des micros évoquent
plutôt Gibson, mais le corps est
plus fin et son ergonomie plus
moderne. Le confort est donc de mise, surtout avec son poids léger (3,63 kg). Et en plus, elle est bêêêlle. Dès la première prise en main, on est totalement séduit par le manche en érable torréfié, au toucher incroyable et à la glisse facile. Difficile de dire s’il conviendra plus aux solistes qu’aux rythmiciens, puisqu’aucun compartiment du jeu ne semble lui résister.
Hands All Over On teste alors la Valentine sur 3 amplis différents, en ajoutant une triplette de pédales (Overdrive, Fuzz et Disto). Les micros surprennent. C’est assez rare de retrouver un simple au chevalet (malgré le cache qui pourrait faire croire à un double) faire équipe avec un double au manche : on voit plus souvent l’inverse. Ce choix n’est pas un hasard, car avec ce micro simple, on retrouve ce son plus Telecaster, cher au guitariste. Le micro claque, sans avoir le twang sacré de la légendaire solidbody, mais il est capable de briller dans de nombreux domaines comme la pop ou le blues. Côté manche, c’est très chaud et bien rond. En baissant la tonalité, on peut sonner jazz sans aucun problème. On couvre facilement toutes les palettes allant du rock au funk, ce qui est très pratique quand on joue, par exemple... du Maroon 5. Étonnant, non ? L’électronique nous réserve encore des surprises.
Be my Valentine Pour commencer, la position intermédiaire du sélecteur met la paire de micros en parallèle : on obtient un son rond et claquant à la fois. Quand on enclenche de grosses saturations, la guitare ne faiblit pas. Palm mute et autres harmoniques artificielles déboulent dans l’enceinte sans aucun problème. Si, si, on a envoyé du lourd sur le canal high gain d’un Mesa Boogie avec la même aisance que les sons clean sur un AC-15 de Vox. Et ce n’est pas tout, les 2 boutons de réglage sont des potards push-push. Celui de tonalité active un système de coil tap qui donne au humbucker de faux airs de micros simple. Le son reste chaud, mais il gagne un peu en précision. Avec les 2 micros, c’est même très Strat. Décidément très polyvalente. Et si vous doutiez de la capacité de cette guitare à vraiment envoyer le bois, il reste le push- push du potard de volume. Il enclenche un booster actif qui ajoute 10 dB en
sortie d’instrument. De quoi rendre vos saturations plus agressives. Sachez que
ce boost peut aller jusqu’à 22 dB (comme sur les modèles JP et Luke) grâce à un réglage interne accessible sous la plaque qui abrite l’électronique. Le circuit est également équipé d’un système de réduction de bruit, très pratique quand on utilise seulement les micros « simples ». Belle, ultra-jouable, et pleine de surprises, cette James Valentine est une réussite totale qui va bien au-delà de la signature qu’elle porte. Guillaume Ley
Caractéristiques
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