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SKELTER - La lutherie avec du bois de palette

Et si une bonne palette suffisait à faire une guitare ? Voilà une philosophie originale que nous explique le créateur de la marque française Skelter. Propos recueillis par Jean-Louis Harche

Jérôme Zambar, après une école d’ébénisterie, a commencé dès 1993 à fabriquer des guitares à l’atelier ZEID ART, installé dans le studio Dock 43 
à Montreuil (93). « Je réalisais des électriques traditionnelles ou des délires, comme une guitare ordinateur (à base d’Amiga 500),
 une pelle/basse ou encore des guitares en bidons... Et puis en juin 2016 ma copine, qui est chaudronnière, a fait un cadre de table basse en acier, pour laquelle j’ai réalisé un plateau en palette. J’avais un manche de Squier qui traînait et j’ai fait un corps dans la foulée. Jai été bluffé par le son et le look un peu roots avec un petit côté punk. C’est ainsi que Skelter a démarré ». Si le pin est rarement utilisé, les toutes premières solidbody Fender Esquire qui ont évolué en Broadcaster et Telecaster, étaient en pin lamellé-collé, avant de passer au frêne à l’été 1950. Fender a d’ailleurs déjà ressorti des guitares au corps de pin, en édition limitée. Ce bois économique peut, s’il n’est pas assez sec, suinter, ce qui poserait des problèmes pour la finition, les nœuds peuvent tomber avec le temps et il a tendance à marquer facilement. Posons la question à Jérôme. « Mes guitares vieilliront bien, j’utilise deux épaisseurs de bois, donc les nœuds sont collés et ne tomberont pas ; elles marqueront élégamment avec ma finition et le bois des palettes a l’avantage d’être bien stabilisé et séché ». Il est, en effet, traité depuis 2010, à la chaleur, contre les maladies et insectes selon la NIMP15 (Norme Internationale de Mesures Phytosanitaires), avec au minimum 56°C, y compris au cœur du bois, pendant plusieurs heures en fonction de l’épaisseur. « Je travaille dans ma cuisine et mon garage, je n’utilise pas de machines, mais les outils courants : perceuse, scie sauteuse, défonceuse... J’adore l’acier patiné. Je fabrique moi-même les plaques métalliques, pickguards... Pour les manches, j’utilise le plus souvent des All Parts ou Warmoth, érable/palissandre, tels quels ou en retravaillant le galbe. Je
 pose systématiquement un sillet en os et je n’utilise que des composants haut de gamme (condensateurs Orange Drop, potentiomètres CTS) et de l’accastillage de marque. Pour le corps, je recherche un mojo esthétique. J’ai aussi réalisé une basse, l’Inferno, (assez lourde car elle comporte une couche d’acajou
 sous une couche de pin), ainsi qu’un ukulélé en bois de cagette de pin pour Ramon
 Pipin (Au Bonheur des dames, Odeurs, ndlr). 
Je joue parfois avec lui, dans le groupe Les Excellents qui a commis "Les chefs-d’œuvre du rock massacrés par nos soins" ! »







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Photo : © C. Mellini

Jean-Louis Horvilleur est depuis
 plus de 12 ans, Jean-Louis Harche, testeur matos chez Guitar Part, avec un goût immodéré pour les grosses
 pelles metal, ce qu’il cumule
 avec le rôle  d’audioprothésiste. Il donne des conférences, enseigne et écrit sur le risque auditif et les bons moyens de conserver son audition tout au long de sa vie. Il est aussi de président du Conseil Scientifique de Bruitparif (l’organisme de surveillance du bruit en Ile de France), et à ce titre membre du groupe Santé du Conseil National du Bruit.

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