C’est toujours pareil lorsqu’on convoque l’esprit des morts… difficile de les laisser en paix ; on ne parviendra jamais complètement à combler le manque, mais on ne peut se résoudre à laisser ce vide béant laissé derrière eux. Matt, le petit frère de Mark Linkous, était aux premières loges en 2009-2010, quand celui-ci préparait ce qui aurait dû être le cinquième album de Sparklehorse, avant de mettre brutalement fin à ses jours. Toutes ces années après, mettant de l’ordre dans ses archives et après avoir sans doute hésité à n’en plus dormir, le voici qui se résout à publier ce chapitre inachevé : 14 titres qui convoient la mélancolie pure, lumineuse et abyssale de Mark Linkous, avec cette production crépitant comme une vieille cassette et cette voix qui semble vous susurrer sans filtre au creux de l’oreille… Ça serre la gorge et noue le ventre, mais c’est beau, comme une capsule (in)temporelle intacte, pour l’éternité.