Supro poursuit le revival de sa marque avec une réédition actualisée d’un ampli utilisé en Studio par Jimmy Page sur les premiers albums de Led Zep. Mais tant d’inconnues subsistent à propos de cet ampli (un 1690T Coronado ?)... Du coup, en digne héritier de cette période faste du rock, une collaboration avec Lenny Kravitz (à défaut de J. P.) fait office de caution. Quoi qu’il en soit, ça sonne !
Le Supro 1696RT est un ampli combo 25W à lampes à 2 canaux, équipé d’un égaliseur à 2 bandes, d’une réverbération à ressort et d’un trémolo. La finition est superbe avec un très beau revêtement gris foncé, une bande blanche sur la tranche du meilleur effet, une belle poignée en cuir et son look rétro. Il dispose d’une paire d’entrées et peut être utilisé avec tout autant d’instruments simultanément. Les 2 canaux, « IN1+2 » et « IN2 », ont chacun un réglage de gain indépendant (« Vol 1 » et « Vol 2 ») et les autres paramètres en commun. Sur le canal IN 1+2, on peut pousser le gain de 2 circuits en parallèle, cumuler ainsi 2 crunches et atteindre une palette de sons saturés plus étendue que sur le canal IN 2. On peut aussi n’utiliser qu’un seul circuit de IN 1+2 en mettant l’un des niveaux de gain à 0. Les 2 canaux ensemble sonnent merveilleusement bien, sans être si différents l’un de l’autre en termes de grain, de couleur et de niveau sonore. De conception vintage, cet ampli ne dispose pas de boucle d’insert d’effet, mais plusieurs sorties de HP permettent d'étendre les possibilités de projection.
Du crunch médium Comme premier réglage, on peut choisir les gains et le master à fond, avec les bandes d’égalisation au minimum. Tout est déjà là et le niveau sonore assez supportable en proximité. Cela compresse légèrement, crachote mais soutient très bien le jeu sans faillir. La plage dynamique est très musicale en ce qu’elle laisse le jeu s’exprimer sans faire sentir de seuil de niveau. Monter les EQ incite rapidement à baisser le niveau du Master car les watts se font vite sentir et cela devient dangereux. Les deux bandes d’égalisation pourraient paraître rudimentaires d’autant qu’elles sonnent assez larges (progressives) dans leurs corrections et pourraient ne pas sembler précises. Mais le contrôle est étonnant de justesse et de finesse, avec la possibilité de faire chanter des basses timides ou de redonner de la nervosité aux aigus. On bénéficie ainsi d’une palette étendue de timbres qui se marient très bien avec les grains de saturations et la réponse de votre instrument (la réactivité au potentiomètre de volume de la guitare est remarquable). Le jeu en son clair est précis sur les attaques et généreux en graves. Le son se déploie avec une profondeur qui se perçoit autant dans la vie du son que la reconnaissance du son de l’instrument dans l’ampli. Il est particulièrement bien défini dans les médiums (au sens large) sans pour autant paraître étriqué ou d’une bande passante réduite. On remarque une belle clarté des saturations qui sont véritablement dynamiques avec le jeu, de beaux crunches granuleux et nuancés, et une réponse assez droite malgré tout qui ne demande qu’à être chahutée avec des pédales en amont. Un charme certain ! Benoît Navarret
Caractéristiques
Et les effets ? Le trémolo du 1696RT est parfaitement fonctionnel, avec une grande profondeur et une courbe d’enveloppe de modulation précise, sans être trop dure. La plage de vitesse de modulation s’arrête avant que la texture du son ne devienne continue, ce qui montre que les possibilités de réglages ont été définies sur la base de quelque chose de pertinent à l’écoute. La réverbération à ressort n’est pas débordante dans la mesure où elle ne masque pas le signal direct. Elle est très présente sans faire perdre de netteté au son de la guitare. Le rendu est superbe sur des sons clairs et crunch, malgré une propension du ressort à zinguer avec persistance, ce qui est plus gênant en son saturé.
Test paru dans le Guitar Part n°299