Avec son SansAmp, Tech 21 s’est installé au sommet des constructeurs qui innovent, à l’origine des premiers vrais émulateurs analogiques. Et 28 ans après sa création, la marque new-yorkaise est toujours aussi appréciée. Propos recueillis par Guillaume Ley
Tech 21 est toujours considéré comme le leader de l’émulation analogique. La modélisation numérique ne vous satisfait pas ? Andrew Barta (président et créateur de la marque) : La technologie numérique a ses avantages. Elle
est très pratique, mais elle t’oblige à sacrifier la chaleur et la réactivité de l’analogique. L’analogique est plus organique et plus en phase avec nos oreilles. Le numérique a tendance à produire des choses étranges, comme des bruits de fond qui ne sont pas naturels, surtout avec des réglages poussés à l’extrême. Il y a aussi la question de la latence, aussi réduite soit-elle. Et puis, avec de l’analogique, tu n’as rien à rebooter ou redémarrer après une coupure de courant !
Ne craignez-vous pas l’arrivée des processeurs plus puissants qui rendent la technologie numérique plus efficace ? Pas du tout. Nous avons constaté que les plus jeunes se tournaient vers le marché du numérique parce qu’ils étaient nés avec. Mais en grandissant, ils gagnent en expérience, la transition vers l’analogique s’effectue naturellement. Je pense qu’il y
aura toujours une demande pour l’analogique, un peu comme pour les amplis à lampes et les micros.
En même temps, on se souvient qu’il existe un plugin Avid SansAmp PSA1. Un logiciel, donc un outil digital, qui imite un émulateur analogique… Amusant, non ? Oui, c’est assez ironique, car nous avions collaboré au développement de ce logiciel, à l’époque où Avid s’appelait encore DigiDesign !
Vous êtes un grand défenseur du buffered bypass. Pourquoi ? Faisons court : l’intégrité du signal est préservée, aucun pop ne se produit et cela ne modifie pas votre son. Une fausse idée couramment répandue consiste à croire que « true bypass » rime avec«true sound», juste parce qu’on retrouve le même adjectif « true » («vrai », « véritable ». Ndr) dans les 2 cas. Pour plus de détails, j’ai réalisé un long billet sur la question, avec des illustrations, sur notre site, dans la rubrique Tech Notes.
Une dernière chose : les bassistes ont aussi contribué au succès de la marque...
J’ai joué de la basse dans des groupes. Je trouvais que les bons sons de basse faisaient défaut. Après avoir été obligé d’utiliser avec des boîtiers de direct plats et sans relief, je me suis lancé dans la conception d’effets pour bassistes. Après le succès du Bass Driver DI, nous avons étendu notre offre à d’autres effets, ainsi qu’aux amplis.
Du SansAmp sur les planches On a coutume de penser que le SansAmp, c’est pratique
en studio, que cela évite
de nombreux problèmes lors des prises de son, mais que les guitaristes préfèrent reprendre un bon ampli à l’ancienne une fois sur scène. « Ce que plein de gens ne savent pas, c’est que ces artistes utilisent aussi notre matériel sur scène. Ils ne le voient pas. C’est un peu frustrant, surtout quand il s’agit d’un artiste célèbre, que le public voit un mur d’ampli sur scène, qu’il est convaincu que c’est qui lui donne ce son énorme, alors qu’il s’agit en fait d’une de nos pédales ou d’un de nos racks ».