Avec humilité et une passion sans faille, Adolina continue de tracer sa route et réalise un quatrième album aussi touchant que réussi.
Les premiers pas d’Adolina remontent à 1998, dans la maison des jeunes de Mouscron, en Belgique, avec pour prétexte de « s’amuser entre potes et faire la fête même si la musique était déjà une vraie passion. » Quelques changements de personnel et une poignée de réalisations plus tard, le quatuor sort son quatrième album, qui emprunte beaucoup à une certaine scène des années 90, essentiellement celle estampillée noise et post-hardcore. « Nous voyons ça plutôt en termes « d’école », pas forcément comme un emprunt. Nous avons commencé à jouer ensemble à cette époque-là et nous écoutions ce genre de musique. Si on rajoute ce à quoi nous avons été biberonnés quand nous étions plus jeunes, avant de monter Adolina, ça donne un joyeux bordel. Cela dit, nous n’avons jamais caché nos références : Fugazi, Reiziger, Unwound, Codeine, et bien d’autres encore… Donc oui, cette scène nous a marqués. Mais nous écoutons plein d’autres choses, qui nous influencent aussi, du hip-hop notamment. Nous avons quand même un pied bien ancré dans le présent et nous ne cherchons pas spécialement à restituer un son du passé. » Depuis plus de 25 ans, Adolina bataille pour exister en marge d’une scène indé belge certes très riche, mais dont le versant métallisé (Amenra, Psychonaut, Brutus…) semble aujourd’hui – et logiquement – plus sous les feux de la rampe que l’emo-noise du siècle dernier. « En toute honnêteté, même si nous avons respect pour cette scène belge actuelle, nous ne nous sentons pas proche d'elle. Nous côtoyons un milieu bien plus indé, et nous faisons plus souvent des dates en première partie de groupes étrangers (Human Impact, White Hills...) ou avec des groupes français avec qui nous sommes souvent amis. C'est sans doute en partie lié au fait que nous vivons près de la France et loin des grosses villes de Belgique. » Le groupe a aussi dû lutter pour que son excellent nouvel album bénéficie d’une sortie physique. « Nous ne courons pas franchement après l’argent et nous n’en gagnons qu’en jouant en concerts. La pandémie nous a donc bien plombés, c’est clair. Nous avions un paquet de morceaux en stock et presque pas de budget pour les enregistrer. Mais comme en 2022 nous avons beaucoup joué, et généralement dans d’excellents contextes, et que de surcroît trois labels participent à la sortie du disque, « Imago » va sortir en vinyle début 2023 et nous en sommes ravis. » Une bonne nouvelle qui ne peut qu’alimenter un peu plus, si besoin était, la passion des quatre musiciens, la preuve : « Nous composons déjà la suite en fait… »
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