Faut-il voir aujourd’hui le précédent et excellent album de Metz, « Atlas Vending », comme une fin de cycle ? Une passerelle vers un nouveau terrain de jeu ? Sans doute un peu des deux à la fois. Son successeur se veut moins frontal, moins physique en tant qu’expérience sonore, que les premiers longs formats du groupe. Ce qui ne veut pas dire moins abrasif. « Up On Gravity Hill » porte assurément la griffe du trio canadien, toujours fier de ses influences (The Jesus Lizard, Hot Snakes), mais avec des nuances plus marquées, comme s’il voulait se libérer quelque peu de son carcan noise rock exigeant, sans pour autant l’oublier. Metz ose à tour de bras : la ballade de fin d’album (le sublime Light Your Way Home), titille – toute proportion gardée – le post-punk d’Idles (99) et se paye le luxe de faire cohabiter magistralement mélodies accrocheuses et dissonances irrévérencieuses. Ou quand maturité rime avec décomplexé.