Découvrez notre appli

Nos abonnements

Découvrez nos playlists

BASSCLUBPARIS - Les luthiers à l’honneur

Quelque part sur les quais de Seine flotte un lieu d'exception pour les bassistes, qu'ils soient professionnels ou amateurs éclairés. Créé par Jean-Michel Noir, BassClubParis a pour vocation de proposer à un public averti le travail passionné et passionnant des luthiers spécialisés dans les fréquences basses. Les prix font parfois autant rêver que les instruments présents dans cette péniche chaleureuse à souhait. Mais quand on aime, on ne compte pas… Propos recueillis par Olivier Ducruix - Photo : © Olivier Ducruix

Peux-tu nous dire quelques mots sur la création de BassClubParis ? Jean-Michel Noir : BassClubParis a vu le jour en janvier 2014. Au départ, je suis bassiste, certes depuis quelques années seulement, mais j’ai voulu monter cet endroit d’abord par passion. Avant cela, j’ai longtemps travaillé dans la distribution et plus précisément dans le commerce. Quand mon contrat de travail s'est terminé, j’ai réfléchi à ce que je voulais faire. Je me suis rendu compte que j’aimais vraiment l’instrument et que j’en jouais quasi tous les jours. J’ai donc voulu m’acheter une belle basse, une Alembic. Mais en France, même si je suis tombé sur de beaux instruments, il n’y avait pas exactement ce que je voulais. J’ai finalement trouvé ma basse lors d’un voyage aux États-Unis. J’ai ensuite acheté d’autres instruments et à chaque fois, je me disais que cela n’était pas facile… Je parle ici du haut de gamme, bien sûr. Vu que j’étais libre de tout engagement, j’ai décidé de faire venir ce genre de basses en France. J’ai d’abord commencé par les marques les plus prestigieuses, Fodera et Alembic qui pour moi étaient et sont toujours les 2 symboles de la lutherie dans le monde de la basse.

Tu as travaillé dans des grandes entreprises et dans le commerce. Quel fut ton regard sur ce milieu quand tu as commencé tes démarches ? C’est un milieu de petites boîtes artisanales qui n’étaient pas distribuées en France, même s’il y avait eu auparavant quelques tentatives pour le faire. Très rapidement, je me suis retrouvé comme étant le revendeur de ces marques à Paris. Mais je ne voulais pas m’arrêter là. J’ai donc contacté Roger Sadowsky et Michael Tobias pour ensuite aller rencontrer tous ces gens-là outre-Atlantique.

Comment ces luthiers ont-ils pu te faire confiance alors que tu débutais totalement dans le métier ? Par le bouche à oreille ? C’est sûr qu’ils ne m’ont pas fait confiance sur mes qualités de bassiste (rires) ! La confiance s’est installée sur le fait que je sois quelqu’un de méthodique et d’organisé. De toute manière, ils étaient gagnants : au mieux, ils avaient un distributeur en France. Au pire, ils avaient juste vendu 3 instruments à un inconnu ! J’avais annoncé l’ouverture du showroom à une date bien précise, ce qui a été le cas. Cela a montré que j’étais motivé et sérieux dans ma démarche. Le monde des luthiers est petit et ceux qui en font partie ont sans doute échangé des informations positives…

Certains luthiers t’ont-ils contacté d’eux-mêmes ? C’est difficile de dire le nombre exact, mais oui, dans certains cas, cela est arrivé. Tu sais, une fois qu’on a ces 4 premières marques références, avoir les autres n’est pas forcément très compliqué. Beaucoup de luthiers cherchent des distributeurs dans les pays européens. Ils en ont en Angleterre, en Allemagne, en Espagne… En fait, il manquait vraiment un revendeur en France spécialisé dans le haut de gamme, même si Bass Maniac à Paris fait certaines marques de prestiges : Custom Shop de Fender ou de Warwick, Noguera, etc… Mais toutes ces basses de différents luthiers n’étaient pas forcément disponibles ici. Et pour revenir aux pays européens qui nous entourent, en comparaison, BassClubParis va plus loin. Chez nos voisins, ce type d’instrument haut de gamme pourra être disponible selon la marque dans tel ou tel magasin.

Et comment ce fait le choix d’une marque ? Imposes-tu un cahier des charges aux luthiers pour qu’ils fassent partie du club ? C’est une bonne question… Au début, j’ai tapé large et je pense que ce sera au final le marché qui me dira quelles sont les marques les plus importantes pour moi. J’ai besoin qu’une marque soit connue un minimum si je la distribue. Je n’ai pas vocation à développer les instruments d’un luthier que personne ne connaît, je n’en ai pas les moyens. Je ne peux pas me substituer au travail commercial du luthier.

BassClubParis a un mode de fonctionnement bien particulier pour les clients. Peux-tu nous en dire plus ? Je reçois les bassistes uniquement après une prise de rendez-vous qui se fait sur le site, car je traite chaque demande une par une. Il faut savoir qu’un bassiste qui vient ici reste en général 2 heures et il n’achète pas forcément un instrument au final. Cela lui permet de faire un tour d’horizon de basses qu’il connaît, qu’il a connues, ou dont il a entendu parler et qu’il aimerait essayer, juste par curiosité. C’est ce niveau de service très spécialisé qui caractérise BassClubParis. À chaque prise de rendez-vous, je demande au bassiste quels instruments il aimerait essayer pour que je les prépare, tous les modèles que j’ai en stock n’étant pas exposés.

Quels types de bassistes viennent te rendre visite ? Des pros ? Des amateurs éclairés ? Il y a un peu de tout cela. Un bassiste pro viendra chercher un son, un modèle bien précis : sa Jazz Bass, sa 5-cordes, sa fretless, etc… C’est plus basé sur la thématique. Pour les amateurs, ils peuvent certes avoir cette même démarche, mais souvent ils viennent avec une marque bien précise en tête. Mon rôle est alors de proposer des instruments auxquels la personne n’aurait pas forcément pensé.

On trouve aussi des amplis chez BassClubParis qui ne sont pas réservés uniquement aux essais puisqu’ils sont disponibles à la vente… Mon activité principale reste la vente de basses haut de gamme, mais j’ai voulu avoir dès le départ une palette importante d’amplis pour que chacun puisse s’y retrouver lors des essais. J’ai les classiques du genre : Ampeg, Markbass, Aguilar. Mais j’ai aussi des marques très peu diffusées en France telles que Tecamp, Glockenklang ou encore Epifani.

Tu organises parfois des événements à BassClubParis. Est-ce pour dépasser le simple cadre commercial de ton activité ? C’est tout à fait cela. Je n’ai pas choisi par hasard ce nom pour mon activité… J’aimerais que BassClubParis devienne un lieu dans lequel il se passe des choses autour de la basse. Je fais venir des luthiers pour qu’ils parlent de leurs créations, mais aussi des bassistes professionnels afin qu’ils donnent leur point de vue, leurs sensations sur tel instrument. Le lieu en lui même, qui est une péniche, n’est ni un magasin traditionnel, ni une salle de concert. Je ne peux recevoir qu’une vingtaine de personnes et l’inscription se fait grâce à la newsletter. Les places sont donc chères… Même si l’entrée est gratuite (rires) !



www.bassclubparis.com

 

Galerie photos

Vous aimez cet article ?
resdqcd
Alors allez faire un tour sur notre espace pédagogique, vous y trouverez une centaine de vidéos matos, des tests de guitares, de pédales, des tutos et plus encore !
Découvrir
Interviews
Olivier Ducruix
30/5/2017
plus d'articles