« À Bordeaux comme un peu partout en France, le rock se meurt un peu ces derniers temps : avec des courants musicaux pop, électro, variété française... On met un point d’honneur à rester du côté du rock’n’roll, avec une guitare branchée dans un ampli. » Nous voilà rassurés. De fait, Blackbird Hill a opté pour une formule duo dépouillée, sans fioriture. Un peu comme Black Keys, White Stripes et consorts ? « Nous avons les mêmes influences qu’eux », rétorquent-ils malicieusement. En l’occurrence, du blues du delta, mais aussi du folklore américain au sens large (gospel, bluegrass, folk); même si le groupe cite également du rock moderne, Queens Of The Stone Age, Sixteen Horsepower, Rival Sons et Triggerfinger en tête. Inspiré par Blind Willie Johnson (Dark Was The Night, Cold Was The Ground), Robert Johnson, Skip James ou encore Blind Lemon Jefferson, Alex, le guitariste joue le plus souvent en open (Sol et Mi notamment) : « Changer d’accordage m’a permis d’ouvrir mon vocabulaire ». Et qui plus est sur dobro électrique Airline chauffé à blanc, au bottleneck et « avec les tripes ». Et puisqu’on parle de blues, avec un penchant pour sa dimension mystique, contagieuse : « On aime les légendes urbaines, les mythes et les histoires d’esprits et de fantômes… Pour la première maquette, qu’on a essayé d’enregistrer dans une maison à la campagne, on s’est retrouvés toute une soirée à galérer avec des bruits bizarres et avec l’ordi qui a fini bourré de bugs, on n’a pas pu enregistrer ! C’était drôle, enfin pas sur le moment… On a remballé le matos et on s’est cassé, mais ça nous a pas mal inspirés ! »