GRETA VAN FLEET - Smells like Led Zep spirit

Le débat fait rage : des kids du Michigan auraient retrouvé la formule magique. En tout cas, ceux-là connaissent manifestement leur abécédaire du British rock sur le bout des doigts : on se croirait revenu à la charnière des 70’s quand riffs et solos déchiraient les baffles et qu’un bon frontman se devait d’affoler les foules à coups de feulements incendiaires. Revival ou contrefaçon ? Propos recueillis par Flavien Giraud

On a là un cas typique à l’anglo-saxonne : 4 gamins, dont 3 frangins qui ont grandi dans un environnement propice (le daron ayant lui-même des penchants musiciens)... « Nos parents avaient une grosse collection de vinyles, et quand on était tout petits, les manipuler, c’était un peu comme des jouets ! » Aujourd’hui, les aînés Kiszka ont tout juste l’âge légal pour commander une pinte au bar dans leur Michigan natal (21) et les 2 autres n’ont que 18 ans. Et comme ils sont plutôt mignons, mi-bad-boys rock mi-futur-gendre-idéal, on aurait tout aussi bien pu en faire un boys- band... Sauf que ces petits prodiges ont des guitares, ont été biberonnés au British blues (Yardbirds, Cream et consorts...) et ignorent sans doute qui est Justin Bieber. 
Le casting est sur-mesure : Jake riffe sur une Gibson SG/Les Paul de 1961 branchée dans un Marshall mis à
 mal, son jumeau Josh chante à s’y méprendre comme une doublure de Robert Plant (cascades vocales comprises), et Sam, le petit frère a pris la basse comme de bien entendu (et chatouille l’orgue sur les ballades comme Flower Power)... Ne manquait qu’un bon copain, Danny Wagner, pour s’installer derrière les fûts et propulser la fratrie. Ils viennent de Frankenmuth (au Nord de Detroit), ont publié un premier EP 4 titres l’an passé, « Black Smoke Rising », suivi de « From The Fires » qui en ajoute 4 autres (dont, l’air de rien, une paire de reprises de A Change is Gonna Come de Sam Cooke et Meet On The Ledge de Fairport Convention) et les singles Highway Tune et Safari Song a fini d’enflammer l’aéronef Van Fleet avant un premier album à paraître prochainement...

Led Van Zepeleet Concernant ces références récurrentes au groupe de Bonham, Jones, Page
et Plant, Jake Kiszka maîtrise déjà sa communication : « Led Zeppelin est l’un des plus grands groupes de rock
 de tous les temps, et pour qui on a un immense respect, cette comparaison est un honneur et on est très touché, ça aurait pu être pire ! Comme Josh chante dans ce registre, il est souvent comparé à Plant, et comme derrière il y a une formation basse/batterie/guitare, il y aura sans doute toujours comparaison, mais Led Zeppelin n’est pas notre principale influence... C’est ce qui est intéressant. On n’a jamais cherché à sonner comme tel ou tel groupe,
 ce son a pris forme naturellement
 et a évolué comme ça. » Nous voilà rassurés. Et de citer « Disraeli Gears » de Cream comme influence majeure sur son jeu et son style. Quant à recevoir autant d’attention si jeune, il garde semble-t-il la tête froide : « Oui, c’est bizarre, mais on
 joue depuis toujours et on prend les choses comme elles viennent, on essaye de ne pas se sentir trop dépassé. On nous a remarqués si rapidement, il a fallu s’adapter assez vite également. » Robert Plant n’a toujours pas pris 
sa retraite, mais il y a quelque temps, il n’a pas manqué de s’amuser de cet « emprunt » vocal)… et les Greta Van Fleet ont repris leur tournée, comme si de rien n’était, avec un passage au Download France en juin 2018. Vous reprendrez bien un 
petit pastiche ?

Zoom matos Jake Kiszka s’est pris d’affection pour le Marshall Astoria, un ampli 30W à lampes, câblé à la main : « à l’origine, il y avait 3 modèles, mais le magasin Chicago Music Exchange en a commandé un qui en incorpore les meilleurs éléments. Ils en ont fait 26, et j’en ai 5 ! Il correspond vraiment à mon jeu. » Et Jake s’entend à merveille avec le PDG de cette vénérable institution qui lui a offert une Les Paul/ SG ‘61 et l’a mis en contact avec le Custom Shop Gibson à Nashville, qui lui a réalisé une Reissue ‘62. On a les amis qu’on mérite...