Gretsch continue d’étendre sa gamme Electromatic avec une très belle guitare, moderne à l’esprit néo-vintage, agréable à jouer et beaucoup moins sensible au feedback.
Celle qui répond au doux nom de G5622T dans la nomenclature Gretsch est une hollowbody double-cutaway avec un bloc central rigidifiant la caisse et dont le rôle principal est d’endiguer les larsens intempestifs à fort volume, problème récurent sur ce type de guitare. Dès la prise en main et une fois sanglée, on a la sensation d’un corps plus volumineux avec ce double pan coupé un peu moins creusé, par rapport à celui bien connu d’une ES-335. Une impression vite oubliée grâce à son poids plume d’une part, mais aussi au positionnement de l’attache-courroie, sur la corne et non derrière à la jonction corps/manche, qui l’équilibre bien et la plaque contre le musicien, favorisant le riff rapide. Son manche d’un profil en U avec un radius 12” pourrait paraître un peu épais de prime abord pour les débutants, les petites mains ou ceux ayant l’habitude d’un manche C, mais on s’y fait vite. L’esthétique est irréprochable, elle a de l’allure dans sa belle finition Single Barrel Burst. L’accastillage présent semble tenir la route et la relation entre les mécaniques et le Bigsby B70 ne provoque aucun désagrément dans la tenue de l’accord. On aime aussi le détail chic des boutons ornés du G gravés.
Griffe Gretsch Comme c’est souvent le cas dans ce type de gamme, les micros risquent de faire encore débat, car il est ici question de la restitution du son Gretsch à fort volume, grâce à la poutre central. Dès les premiers accords en sons clairs, ces micros Broad’Tron montrent un bon niveaude sortie avec un peu de dynamique sous les coups de médiator. Le son est plus droit avec des aigus claquants, des basses peu envahissantes, mais aussi moins de ces médiums qui confèrent cette signature Gretsch originelle, ce qui nous renvoie alors vers une orientation plus moderne et moins organique, voire twangy. Quoi qu’il en soit, le ressenti en rythmique est très agréable, d’autant que la faible hauteur des frettes facilite l’enchaînement d’accords rapides et les solos. Le rendu est propre (peut-être trop) et bien défini, avec moins d’amplitude, la caisse de résonance étant plus limitée et moins épaisse (7 cm). On notera que la position intermédiaire en sons clairs nous offre un twang légèrement creusé qu’on appréciera en mode rock’n’roll, tout spécialement sur des amplis typés son clair américain. Cependant c’est son comportement sous Overdrive – plutôt modéré – qui la rend très amusante à explorer. Elle y est alors plus incisive et perce facilement dans un mix un peu chargé, ce que l’on constate aussi, associée à des simulations d’ampli/HP branchée dans une DAW. Les amateurs de modulations, Chorus, Delay, Reverb, Shimmer vont se régaler pour créer des textures, néo-psyché/shoegaze et l’utilisation du volume général sera aussi très intéressante pour créer des nuances, en plus du Bigsby, même si son bras est un peu haut. Privilégiez des pédales typées, modérées ou bien des Fuzz sales avec Wah-Wah, c’est bien aussi. En n, ce n’est pas parce qu’elle n’est plus à la merci du feedback qu’elle sera pertinente avec le gros son, rien ne s’y oppose, mais ce n’est pas son « karma ». Bref, elle est belle, rock’n’roll, agréable à jouer, abordable et bien réalisée ce qui permettra aux plus audacieux d’envisager un upgrade de micros car elle en vaut la peine. Olivier Davantès
Caractéristiques
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