Depuis la création du groupe en 2018, les quatre musiciens de Liquid Bear n’ont pas chômé. Un premier EP dans la foulée des débuts et un second, « Heavy Grounds », fraîchement sorti. Vous avez dit prolifiques ? « On peut toujours l’être encore plus. Faute de pouvoir jouer en concert, écrire et produire de la musique reste la meilleure chose à faire. Nous sommes d’ailleurs déjà sur de nouvelles productions… » Mais rien ne sert de courir. Plutôt que de réaliser un album complet, le quatuor parisien préfère pour le moment avancer pas à pas, autoproduction oblige. « Nous nous occupons aussi du mix et de la réalisation de nos morceaux. Un LP nous demanderait beaucoup de temps et d’énergie avec cette manière de fonctionner. Bien sûr, cela arrivera, mais nous aurons besoin de nous entourer des bonnes personnes pour y arriver. » Pour l’heure, dans un contexte culturel difficile, le groupe tente de défendre un EP, qu’il considère comme « l’enfant de la pandémie », fortement marqué par les années 70 et le rock progressif, entre Opeth et Birth Of Joy. Pourtant, point de matériel de cette époque à l’horizon utilisé par les protagonistes. « Pas de Gretsch vintage ou de Les Paul avec des P-90 branchées dans des Orange, même si c’est cool. Nous ne sommes pas intéressés par le revival de telle ou telle période. Peut-être que l’ombre des années 70 plane sur notre musique parce qu’elle évoque une époque où le rock expérimentait beaucoup… Et c’est ce que nous faisons aussi, à notre manière. Nous ne percevons pas notre style comme étant du rock progressif. Beaucoup de gens utilisent ce terme lorsque des morceaux semblent s’écarter de certains standards actuels. Nous restons quand même bien loin de ce que certaines formations, comme Yes par exemple, ont pu proposer. Mais c’est peut-être notre travail sur les arrangements qui donne cette impression de complexité, qu’on peut facilement associer à du rock progressif. » Espérons que cette liberté musicale très présente dans « Heavy Grounds » puisse rapidement trouver une nouvelle ampleur sur les planches.
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