Lors de cette seconde édition française du Lollapalooza, toujours à l’hippodrome de Longchamp, le rock ne fut pas spécialement à l’honneur avec une programmation résolument tournée vers l’électro et le hip hop. Résultat des courses. Texte : Olivier Ducruix – Photos : © Olivier Ducruix
Durant cette paire de journées estivales, les espaces VIP et presse (séparés, on ne mélange pas les torchons et les serviettes) ont vu défiler bon nombre de personnes aux looks bigarrés. Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas à la Fashion Week, mais bien au Lollapalooza Paris. Ici, influenceurs et hipsters sont rois et la musique semble être parfois reléguée au second plan. Heureusement, l’esprit du Lolla made in France reste quand même festif avec une ambiance générale plutôt bon enfant et ce, grâce à un public jeune et venu d’abord pour s’amuser. Si le mélange des genres avait pu globalement séduire les amateurs de rock en 2017, ces derniers sont sans doute restés sur leur faim, avec beaucoup (trop ?) de hip hop et d’électro. Ils ont quand même eu droit à quelques jolis moments électrifiés. Mentions spéciales à The Inspector Cluzo (programmé à 13h !) et Fidlar dans la foulée, sans doute les 2 meilleures prestations de cette édition, au rock sombre et toujours aussi classieux de Black Rebel Motorcycle Club, sans oublier les sets bien pêchus de Nothing But Thieves et de Catfish And The Bottlemen. On retiendra également le passage honnête de Kaleo, même si le (bon) blues rock appliqué du groupe islandais aurait mérité d’être un peu moins conventionnel. Si le dernier album de Noel Gallagher’s High Flying Birds, « Who Built The Moon ? », peut s’écouter tranquillement une bière (anglaise) à portée de main et en se remémorant les grandes années musicales de Manchester, sur scène, c’est une autre paire de manches. Les 5 reprises d’Oasis (dont Wonderwall et Don’t Look Back In Anger), plus une autre très scolaire des Beatles (All You Need Is Love) sauvent de justesse un concert mollasson dans l’ensemble. L’excellente et magistrale prestation de Depeche Mode, tout comme la scène électro portant son nom, n’ont sans doute pas laissé insensible Perry Farrell (créateur de la version américaine du festival et également chanteur de Jane’s Addiction) et sa compagne, même si l’intéressé paraissait quelque peu ailleurs lorsque nous l’avons croisé par hasard sur le site, sans doute histoire de voir comment sa progéniture française s’émancipait de l’autre côté de l’Atlantique. Un site tout aussi bien décoré que l’année précédente, agréable et fonctionnel, avec un endroit spécialement dédié aux enfants que l’on vous conseille vivement de visiter la prochaine fois, le Kidzapalooza. Étrangement, on doit le moment le plus incroyable du festival à Nekfeu, non pas parce que le gars a retrouvé la formule pour composer de vraies chansons, mais à cause d’un dépassement d’horaire. L’intéressé a décidé de prolonger son concert d’une dizaine de minutes sur la Main Stage 1, ce qui n’a pas dérangé les Américains de The Killers, programmés juste à côté sur l’autre scène principale, qui ont chamboulé leur setlist pour balancer un Mr Brightisde rageur, suivi d’un The Man tout aussi convaincant. Le frenchy n’a pas fait le poids face à la puissance de feu du quatuor et a gentiment rangé son ordinateur sous les sifflets des fans de The Killers… Bonne ambiance.
De sa première édition, le Lolla Paris a gardé une bonne partie de ce qui fit son charme l’année dernière : son ambiance festive et colorée, ses nombreux stands bio bobo plutôt sympathiques et son site bien agencé. On regrettera cependant que le festival ait mis de côté un certain éclectisme musical qui lui allait si bien en 2017, ainsi qu’un nombre plus conséquent de têtes d’affiche. Mais bon l’esprit cool attitude était bien présent. Et c’est parfois l’essentiel... Non ?
Top 5