Troisième album pour Metz et troisième bastonnade en règle. Si vous savez apprécier la noise tendue et musicalement incorrecte, celle qui ne cherche pas à faire de compromis pour être radio friendly, « Strange Peace », enregistré par un maître en la matière, Steve Albini, va vous retourner les neurones et vous en mettre plein les oreilles. Les riffs de guitare sont (dis)tordus et barrés à souhait, soutenus par une impressionnante et mouvante section rythmique, alors que les parties voix semblent être l’œuvre d’un zombie errant dans un hôpital psychiatrique : dans le genre, à part The Jesus Lizard (grosse référence pour le trio), Whores, voire Shellac, on peut difficilement faire mieux. Il suffit de se prendre en pleine face des titres tels que Cellophane, Mr. Plague, Common Trash, Dig A Hole, ou encore Raw Materials, magistrale conclusion d’une folie sonore d’à peine plus de 36 minutes, pour se dire que, si quelqu’un avait l’heureuse idée d’inventer la journée mondiale de la Fuzz, Metz en serait sans nul doute son meilleur ambassadeur. Fermez les écoutilles, prévenez votre entourage que vous partez pour un voyage initiatique, que vous risquez de ne plus être le même à votre retour, et plongez corps et âme dans ce tourbillon de décibels qu’est « Strange Peace ». Salement jouissif et définitivement recommandé.