Créée à la toute fin des années 60, la marque rendue célèbre grâce à ses pédales Wah-Wah utilisant de nombreuses innovations technologiques continue d’avancer, notamment via ses modèles mini lancés en 2010. Propos recueillis par Guillaume Ley
Morley est célèbre pour ses pédales Wah-Wah considérées par beaucoup comme « modernes ». Êtes-vous d’accord avec cette description ? Bill Wenzloff (directeur des ventes/responsable marketing) : Ce n’est pas comme si une Morley avait un timbre éloigné d’une Wah traditionnelle. Je pense surtout que cela tient aux petites innovations apportées pour améliorer la vie des musiciens. Nous utilisons des circuits optiques au lieu des potentiomètres qui s’usent, nous avons un système switchless qui remplace le footswitch traditionnel qui arrêtera de fonctionner un jour... Tout cela contribue à considérer une Morley comme une pédale moderne.
Quelle est votre pédale qui remporte le plus de succès ? La première qui me vient à l’esprit est le modèle Steve Vai Bad Horsie. Nous l’avons sortie en 1996. Steve était alors sur les routes pour le G3 avec Eric Johnson et Joe Satriani. Il a une très grande communauté de fans et tout le monde le respecte en tant que guitariste. Or, en 1996, ce n’était pas si courant que cela de voir des effets signature. La norme des signatures se trouvait plutôt du côté des guitares et des amplis. C’est pour cela que de nombreux fabricants ont orienté leurs efforts vers les effets, les cordes, les câbles et d’autres accessoires. L’idée derrière la signature de Vai était qu’un tel guitariste ne pouvait poser son nom que sur du matériel qu’il considérait comme étant le meilleur. Vous pouvez donc faire confiance à ce produit, et vous dire qu’il sonnera bien et sera fabriqué avec sérieux.
Qu’en est-il de vos Wah au format mini ? Nous avons sorti coup sur coup des mini-pédales « back in the 80’s » et « back in 2010 ». Ce fut un succès à chaque fois. Notre nouvelle ligne de pédales est directement composée de versions en taille réduite, plus adaptée aux pedalboards, et sera par la suite disponible en taille standard.
Morley est aussi réputée pour ses pédales de sélection, comme l’ABY ou l’ABC. Que représentent- elles en termes de ventes ? C’est un vrai pilier chez Morley. Nous avons revu le design et la configuration de notre ABY en 1992. Depuis, c’est un best-seller. Après des années de demandes, nous avons sorti des versions pro de nos ABY et ABC, qui possèdent de nombreuses améliorations comme des alimentations isolées, une inversion de phase... et un profil qui permet de l’installer plus facilement sur un pedalboard déjà bien garni.
Et le reste ? Morley possède quelques rares pédales de saturations à son catalogue, mais ne semble pas vouloir trop développer plus que ça des effets comme les modulations ou les spatialisations. « Parce que nous sommes des innovateurs, nous ne voyons pas l’intérêt de sortir d’effets typiques à moins de pouvoir les développer de manière unique. Par exemple, notre Dual Boost Distortion sonne comme une disto classique, sauf qu’elle possède trois switches : un pour activer l’effet, un second pour ajouter un boost quand la disto est en marche, et surtout un troisième qui active un Clean Boost utilisable avec ou sans la disto (et qui possède son propre réglage indépendant). Ce n’est pas une configuration qui court les rues. Un nom drôle ou une finition fantaisie ne suffisent pas. »