One Rusty Band maîtrise à merveille le concept du DIY, de la production de son premier album, enregistré dans les conditions du live pour « reproduire le plus fidèlement l’énergie des concerts », jusqu’à l’élaboration des instruments utilisés par Greg, chanteur, guitariste, harmoniciste et percussionniste du duo. « Nous avons beaucoup de matériel bricolé et le gaffeur est sans doute notre meilleur ami ! Une fois, je suis passé devant une poubelle où il y avait un vieux radiateur des 70’s. J’ai de suite vu en lui un instrument potentiel. Je l’ai récupéré et j’y ai intégré un vieux manche, avec une paire de P90. Cette guitare sonne d’enfer, elle a un son super chaud et crade à la fois. Pareil pour le micro-téléphone. J’étais à la recherche d’un son plus vintage pour ma voix, un peu sale et saturé. Je suis tombé sur ce vieux combiné, je l’ai branché et j’ai adoré ! » L’autre particularité – et pas des moindres – du duo est l’utilisation des claquettes. Un choix surprenant qui s’explique par le passé de Léa, seconde moitié du duo. « Je viens du cirque, je jouais un peu de guitare et j’étais passionnée de rythmes, mais je ne me considérais pas comme musicienne. Juste avant que nous montions One Rusty Band, Greg avait déjà son one man band et je venais de découvrir les claquettes. Nous avons testé la formule d’abord dans la rue, puis sur scène. Nous avons ensuite réfléchi à la place des claquettes dans nos morceaux, de voir ça comme un instrument de percussion et non comme de la danse, pour faire toutes les variations rythmiques que Greg ne peut pas faire. En live, elles me permettent aussi de mélanger l’art du cirque et la musique, afin de d’ajouter une dimension visuelle à la dimension sonore. » Voilà un premier album plein de rebondissements, aux allures de road trip sonore, même si le duo avoue ne pas l’avoir conçu comme tel au début. « On s’est rendu compte qu’une ambiance s’installait, comme si chaque chanson correspondait à l’étape d’un voyage. Nous aimons l’idée, peut-être dépassée à l’heure où la musique se télécharge titre par titre, qu’un album forme un tout cohérent et qu’il puisse raconter une histoire. »