Les deux modèles Peavey les plus emblématiques sont déclinés au format mini-tête. Transportables et proposant une puissance modulable, ils permettent d’en profiter pleinement (et en toute discrétion), avec une connectique tournée vers le home-studio, sans perdre de leur identité.
Présentées au Namm il y a quelques années, ces deux petites bombes bénéficient à nouveau d’une distribution digne de ce nom en France. De quoi revenir sur ces modèles compacts, qui s’inscrivent dans une tendance à la réduction de taille et de puissance des amplis. Si ces deux têtes ont des profils distincts, leur architecture interne les rassemble sur plusieurs points, notamment leur aptitude à s’adapter à un environnement home-studio propice aux expérimentations. On y trouve d’abord un sélecteur de puissance qui fait toute la différence et permet enfin de jouer à faible niveau (1W, 5W ou 20W) en gardant le même son. Dans les faits, à 1W, le headroom est forcément un peu atténué avec moins de dynamique, mais ça sonne. On switche le HP et on sort le son sur une console, via XLR ou USB et prise casque, pour enregistrer directement ses performances, avec un résultat plus que correct. On apprécie la boucle d’effet (qui permettra d’y brancher des pédales de spatialisation, voire de remplacer si besoin la réverbe typée ressorts du Classic 20 ou la Room du 6505), le TSI, système de témoin de la bonne santé des lampes, ainsi que l’égalisation Low/Mid/High commune aux deux canaux.
Classic 20 reste un Classic
Avec le Classic 20, on retrouve le son
du Classic 30 sans les inconvénients du combo d’origine, comme son poids ou la difficulté à gérer le volume. N’oublions pas qu’en plus, on peut choisir le HP qui lui sera associé ; un facteur déterminant dans le rendu final. Le canal clair est assez droit presque neutre, c’est même sa signature (voire un reproche qu’il lui a parfois été fait). Tout est relatif : on dira que le signal est propre sur la première moitié de la course du volume, pour ensuite tordre méchamment, laissant les lampes monter dans le rouge et découvrant un blues moite et chaud, tout particulièrement avec des humbuckers. En règle générale, il restitue très bien le profil sonore des guitares et est totalement pedal-friendly, ce qui est un régal avec les saturations pour goûter de multiples nuances de crunch. Son penchant classic rock affirmé est sa vraie force. En revanche le canal Drive est très vindicatif, le pré-gain montant très (trop) vite dans le rouge, au risque
de perdre de la définition, selon les guitares et les micros. On switchera du Clean au Drive grâce au footswitch fourni.
6505 dans la face
Concernant le 6505, on fera le même constat qu’avec le Classic 20 puisque son canal clair est plutôt bon, droit et propre, avec deux switches Bright et Crunch, chose très appréciable pour un ampli aux velléités bruitistes, et qui permettra de belles volutes, agrémentées par quelques effets de modulations pour se la jouer « slow hard rock » par exemple, avec le Pre-Gain
au minimum. Ici aussi le rendu des pédales de saturation est quasi-parfait, en association avec le Pre-Gain qui emmène le timbre du classic rock à un power rock/hard 70’s, absolument jouissif. On l’aura compris, le fantôme du 5150 n’est pas loin. L’esprit est le même : c’est une machine à envoyer du heavy rock à l’américaine jusqu’au metal qui découpe. Son canal saturé est carrément dévastateur, mais moins à l’aise avec les nuances que le canal pour les sons clairs. En théorie, on peut jouer avec n’importe quelle guitare mais ça ne rendra pas aussi bien qu’avec une tueuse en série équipée de humbuckers taillés pour trancher dans le vif et là, on ne fera pas dans la poésie. On notera que le comportement de guitares aux profils plus classiques comme la Les Paul ou la 335 est très convaincant.
En bref, du rock, du blues, du power rock musclé ou du hard rock jusqu’au métal et plus, ces deux mini-têtes sont parfaitement réussies.
Olivier Davantès
Caractéristiques
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