Après une paire d’EP, « Ruiner » (2011) et « Clear » (2013), d’excellente facture, Whores livre ici son premier album longue durée… ou presque (35 minutes au compteur). Et quel album ! « Gold » est un extraordinaire résumé de ce que pourrait être le disque parfait de rock à tendance fortement noisy : agressif tout en étant accrocheur, tendu et barré à souhait sans pour autant être hermétique. Ce qui frappe aussi, comme un direct en pleine face, c’est le son, énorme et compact, crade et baveux. Dès le morceau d’ouverture (Playing Poor), Whores semble vouloir mettre en garde les oreilles sensibles et autres réfractaires aux dérapages incontrôlés de larsen quant à la teneur générale de « Gold » : ici la Fuzz est élevée au rang de divinité (Ghost Trash, Bloody Like The Day You Were Born) et les amateurs de noise fiévreuse devraient apprécier fortement l'exercice. Le trio originaire d’Atlanta, que l’on imagine fort bien partager l’affiche avec les Melvins ou Metz, conclut par un magistral I Have A Prepared Statement lourd et poisseux. L’un des albums médaillés d’or de l’année 2016.