Ses posters sérigraphiés vendus en tirage limité à la sortie de concerts et festivals bien choisis (Paris PsychFest, Binic Folks Blues), allaient inévitablement finir par faire parler de lui. Cyrille Rousseau travaille en détournant de gravures anciennes, auxquelles il donne une tournure poétique avec des touches de surréalisme.
« J’aime imaginer des univers étranges, des rencontres improbables… », raconte Cyril Rousseau avant d’évoquer ses affinités avec des artistes surréalistes belges (Folon, Magritte), et des affichistes français comme Raymond Savignac, Marc Ernst, « qui faisait du collage de vieilles gravures également » ou encore Mark Ryden : « un artiste américain qui fait des trucs à la fois bizarres et enfantins, un mélange assez fantastique et onirique, des univers qui me parlent. » Passionné de musique (du rock américain des années 90 – Pearl Jam, Smashing Pumpkins – au folk de The Decemberists en passant par le metal – Iron Maiden, Tool – mais aussi le jazz ou la soul), il s’intéresse à la sérigraphie après avoir commandé une affiche de Pearl Jam qui liquidait ses stocks sur internet : « Une affiche mystère pour 30$. Quand j’ai reçu la sérigraphie, j’ai été bluffé par les couleurs, le design… »
Ty Segall & The Muggers en mai 2016 à La Villette Sonique : « Pour une fois je n’ai pas utilisé de noir, et l’affiche saute encore plus aux yeux. »
Autodidacte, il se forme aux logiciels d’illustration qu’il utilise pour ses œuvres de recomposition où se télescopent classicisme désuet et délires psychédéliques. « Je fouille dans des vieux bouquins avec des gravures, je scanne, je découpe, même si sur l’affiche finale, il n’y a plus aucun lien avec les bouts de gravures que je prends à droite et à gauche : ce sont beaucoup de morceaux assemblés, modifiés. Des matières que je prends parfois aussi : des trucs de peinture sur les murs que je photographie, que je scanne à nouveau, des affiches déchirées qui me servent de fond…Tout ça en écoutant la musique qui va avec. Je ne travaille que pour des groupes que j’aime : écouter ce qu’ils font, lire les paroles, c’est souvent une source d’inspiration. »
Jacco Gardner au Paris International Festival Of Psychedelic Music (juin 2016) : « Un lapin qui charge des coquillages et qui rencontre un citron avec un œil ! C’est toujours un peu onirique, une rencontre, une recherche d’objets perdus…»
Avec son grand format, l’affiche de concert favorise les détails, mais Cyrille apprécie aussi son côté unique : « marquer le coup, une illustration pour une date, avec un côté historique pour les archives du groupe ». D’ailleurs ses créations se font toujours dans un échange avec l’artiste : « l’approbation des musiciens est super importante pour moi : il faut qu’ils se retrouvent dedans. »
We Are Match (mars 2016) : « C’est une affiche que j’adore car elle reflète bien mon coté surréaliste. Plus je la regarde, plus j’ai le vertige ! J'aime que mes sérigraphies racontent des histoires et j'aime à penser que les gens qui les achètent parfois se perdent à les contempler. »
Le festival de Binic, en juillet 2017 : « J’étais content qu’ils me contactent, c’est un chouette festival, avec des musiciens indépendants hyper intéressants qui ne sont pas sur le devant de la scène. »
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