La marque californienne Strymon s’est imposée avec des produits numériques haut de gamme comme le Delay Timeline ou la Reverb BigSky. Pas mal pour une enseigne qui n’a pas encore 10 ans. Propos recueillis par Guillaume Ley
La marque Strymon est née en 2009 et a fait de la technologie numérique une vraie spécialité. Pourquoi ce choix ? Pete Celi (cofondateur et ingénieur DSP) : La technologie des DSP (processeurs de signal numérique. Ndr) était arrivée à un point où la qualité du son et la puissance
de traitement étaient si élevées que cela nous semblait logique
de l’utiliser, parce qu’elle nous permettait par exemple d’intégrer un Delay à bande multi-têtes (et même 3 types de machines à bandes) dans une pédale et d’offrir la chaleur, le grain, la vibration et toutes ces caractéristiques qui nous plaisent tant dans les effets de Delay à bandes. Utiliser les DSP a permis de repousser toutes les limites.
Nous avons retrouvé le Timeline et la BigSky sur les pedalboards de nombreux grands guitaristes. Vous vouliez toucher les professionnels ? Nous avons conçu des pédales que nous avions envie de jouer. C’était un peu comme fabriquer l’effet de nos rêves à chaque fois que nous nous attaquions à un nouveau modèle. Nous sommes heureux que ces produits soient adoptés par des professionnels que nous respectons.
Ce sont malgré tout des pédales chères. N’avez-vous jamais été tentés par des versions plus économiques ? Nous sommes ouverts à tout, mais il y a des choses sur lesquelles nous ne ferons aucune concession : la qualité du son et de fabrication. Chaque effet doit posséder ce petit truc que nous voulons sur nos propres pedalboards.
Qu’avez-vous prévu pour les mois à venir ?
Nous avons lancé 2 nouveaux produits en 2018, présentés sous la forme de modules Eurorack (de petits modules rectangulaires qu’on peut intégrer à des racks, ou sur certaines façades de claviers modulaires comme le Waldorf
KB37. Ndr). Le premier cumule
un magneto, un Delay à bandes à 4 têtes et un Looper. Le second est un module d’ampli-atténuateur, qui fait office de pont entre votre synthé modulaire et les effets de votre pedalboard, et qui permet aussi de traiter le son de vôtre guitare ou de votre basse directement à travers ce même synthé. Pour la suite, nous sommes en pleine phase de développement de produits qui nous passionnent.
Pete Celi en plein travail
Numérique, mais pas seulement… Strymon a tout de même effectué un passage par
la case analogique avec
ses saturations Sunset et Riverside, qui cumulent les 2 technologies. « Ces modèles utilisent
des transistors JFET pour les étages de gain et un DSP pour les différents types d’Overdrive. La logique derrière ces pédales réside dans le fait que seul un DSP nous permettait de fairece que nous voulions. Avec la Riverside, on peut placer en cascade plusieurs étages de gain qui reprennentles caractéristiques et le comportement des lampes (...). Avec la Sunset, on se retrouve avec 2 pédales d’Overdrive en une et un total de 6 circuits de Drive distincts aux choix. Là aussi, les sons produits sont basés sur des circuits analogiques et réagissent comme ces circuits analogiques, mais sont réalisés en utilisant un DSP. »